Alger serait-elle en train de moderniser l’armement du Polisario ? Le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia, répond par l’affirmative. Dans son édition d’aujourd’hui, le journal affirme que la hiérarchie militaire du voisin de l’Est aurait destiné 300 millions de dollars pour que les milices de Mohamed Abdelaziz fassent ses emplettes sur le marché mondial des armes.
Sur l'agenda des nouvelles acquisitions du Front, figurent, notamment, des missiles antichars et air-air. Le choix de type d’armement n’est pas fortuit, le Maroc vient juste de lancer un programme visant le renouvellement de sa flotte d’avions de chasse par l’achat de vingt-quatre F16 américains pour un coût de 2,5 milliards de dollars. Et la modernisation, juin 2012, de 200 chars de type Abrams de fabrication US, un contrat dont le montant est de 1,015 milliard dollars, selon un communiqué de Defense Security Cooperation Agnecy.
L’essentiel des armes du Polisario date de l’Union soviétique
Compte tenu que son principal bailleur de fonds s’équipe en armes russes, le Polisario est obligé d’emprunter la même voie. Sous l’ère de l’Union soviétique, les milices du Front s’étaient dotées de missiles air-air Sam 6 et Sam 7. Deux armes qui avaient causé de graves dégâts à l’aviation marocaine, notamment au début des années 80. Une flotte qui était constituée, en majorité, de mirages français. Avec la réception des F16, le Polisario se doit de mettre sa DCA à la page.
Quant aux chars, c’est encore de T 55 et T 62, tous deux de fabrication russe durant les années 40 pour le premier et les années 60 pour le deuxième, qui paradent à l’occasion de défilés militaires du Front. Le dernier en date, a été d'ailleurs tenu en mai dernier à l’occasion du 40ième anniversaire de la première attaque menée par le Polisario, juste dix jours après sa constitution, contre le poste espagnol d’El Khanga, à l’Est de Smara.
Face à l'enlisement des négociations sous l'égide de l'ONU, les responsables du Polisario ne se lassent pas de répéter qu'ils sont prêts pour un retour aux armes. Ils assurent qu'ils ne manquent ni «d'hommes, de matériels ou de volonté». Un cessez-le-feu a été conclu entre le Maroc et le Front en 1991.