La vente aux enchères du Biladi, l’un des bateaux de la Comarit bloqués au port de Sète depuis janvier 2012, est prévue pour le 6 mai prochain. La visite du bateau devrait avoir lieu la veille, c’est-à-dire le lundi 5 mai, indique à Yabiladi une source bien informée au port de Sète. «C’est ce qui est prévu», nous confirme l’avocat de la compagnie, Maitre Mohamed Oulkhouir.
Un armateur libanais prêt à racheter le ferry ?
La décision émane du Tribunal de grande instance de Montpellier qui a rendu un jugement exécutoire le 18 février dernier en faveur de l’ancien capitaine français du navire, dont les arriérés de salaire s’élèvent à 127 430 euros. Le ferry sera vendu à partir de 1 600 000 euros, «avec faculté de baisse immédiate en cas de carence d’enchères aux frais clauses», précise l’annonce légale de vente publiée par le site Maritime News. En outre, le reliquat de la somme pourrait éventuellement servir les autres créanciers.
Quelques heures après la diffusion de l'annonce de vente, un opérateur se serait déjà manifesté pour la reprise du navire de la Comarit. «J’ai appris qu’un armateur libanais est intéressé», confie à Yabiladi Ahmed El Farkous, président de l’association des usagers au port de Sète, sans donner plus de détails.
Comarit tente de faire annuler l’opération de vente
La compagnie dirigée par Ali Abdelmoula essaie d'interrompre le processus de vente aux enchères déclenché par la justice française. Son avocat, Me Oulkhouir vient d’introduire une demande d’annulation, justifiée par le fait que la Comarit est en plein redressement judiciaire au Maroc. Lequel a donné lieu à la levée de saisie des bateaux de l’opérateur en France et en Espagne où les ferrys sont bloqués depuis janvier 2012 pour cause de créances fournisseurs. Seulement, le redressement judiciaire est intervenu le 21 février, trois jours après la décision de vente du tribunal de grande instance de Montpellier. Seul un accord à l’amiable entre le groupe marocain et son ancien capitaine pour faire annuler la vente aux enchères. Mais visiblement, ce dernier n’a pas l’intention d’abandonner la procédure.
Quoi qu'il en soit, la Comarit a jusqu’à fin juin pour présenter un business plan viable. Mais avec toutes les dernières sorties médiatiques, on se demande s’il faut encore s’attendre au sauvetage de la compagnie marocaine.
Début février, le groupe allemand FRS révélait à la presse qu’il était en pourparlers avec le management de la Comarit et les autorités marocaines pour la reprise de la compagnie. Mais il est encore difficile de dire où en sont les négociations. Si la vente du Biladi se réalise dans les prochains jours, cela pourrait changer beaucoup de choses dans la suite de l’affaire Comarit.