«La Communauté Juive Marocaine de Toronto, à travers son président, se joint à son Roi Mohammed VI, au Gouvernement du Royaume du Maroc, ainsi qu'à tous les partis politiques et rejette catégoriquement l'initiative visant à dénaturer le mandat de la Minurso», indique dans un communiqué Simon Keslassi, président représentant de la communauté, rapporte Lemag.
Lundi dernier, la représentante de l’administration Obama au sein du Conseil de sécurité (CS) a présenté une résolution proposant d’élargir les prérogatives du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. La nouvelle est tombée au Maroc comme un pavé dans la mare, si bien que le cabinet royal a urgemment convoqué une réunion de crise qui a duré plus de cinq heures. Rabat, en colère, aurait même annulé l’opération militaire annuelle «African Lion 2013» qui devait réunir 1.400 soldats américains et 900 militaires marocains à Benguerir et Agadir pour des exercices conjoints.
D’après Simon Keslassi, le conflit du Sahara «est artificiellement imposé au Maroc» et la résolution soutenue par les Etats-Unis « ne fera que ralentir ou freiner tous les efforts de la communauté internationale pour une solution» à cette situation.
Dispositif diplomatique mondial
Pour Rabat, adopter la résolution de l’administration Obama serait porter «atteinte à la souveraineté nationale du Maroc et cela aura des conséquences négatives sur la stabilité de toute la région», a averti le porte-parole du gouvernement Mustpha El Khalfi, appelant le CS à faire preuve de «sagesse» afin d’éviter de telles initiatives.
Malheureusement, le royaume ne peut compter sur son allié français pour défendre sa cause au CS. Ce dernier n’a pas exercé seul son droit de véto à l’ONU depuis 1979 et selon Le Monde, il lui est «impossible» d’intervenir.
A défaut, le gouvernement marocain serait en train de se mobiliser diplomatiquement pour empêcher qu’une telle résolution soit adoptée. Ainsi, sous impulsion royale, le conseiller du Roi chargé des questions sécuritaires, Fouad Ali El Himma, se serait envolé pour Washington où il devrait rencontrer des membres de l’administration américaine, rapporte le quotidien londonien Al Quds Al Arabi. Le ministre des Affaires étrangères, Saad Dine El Otmani, se serait rendu en Angleterre, tandis que son délégué Youssef Amrani, serait en Chine et Ismail Alaoui du PPS serait à Moscou. Tous tenteraient de négocier le soutien de ces pays.