Il ne s’est rien passé. La visite d’Abdellatif Maazouz, ministre délégué auprès du premier ministre chargé de la communauté marocaine à l’étranger revient, cette après midi, mercredi 27 mars, des Pays Bas, après un déplacement officiel de 6 jours. Il ne ramène aucune bonne nouvelle pour les 5408 Marocains ayant droits des retraités des MRE de Hollande qui ont vu leurs pensions familiales réduites de 40%, le 1er janvier, sur décision des Pays Bas. La réunion prévue entre Abdellatif Maazouz et le ministre néerlandais des Affaires sociales, hier après midi, a été annulée car ce dernier serait malade. Pas question de repousser le retour au Maroc du ministre, visiblement.
Pas de négociations
«J’ai rencontré M. le ministre samedi 23, il m’a clairement expliqué qu’il n’était pas habilité à négocier directement à ce sujet, mais qu’il devait inviter et obtenir des Pays Bas qu’ils reviennent à la table des négociations», explique Abdou Menebhi, président du Centre euro-méditerranéen Migration et Développement (EMCEMO). Curieuse mission dans la mesure où si les Pays Bas campent sur leur position, ils souhaitent également s’entretenir directement avec le Maroc pour prolonger leur réforme et modifier encore l’accord bilatéral qui date de 1972.
Le 14 février, la commission des affaires sociales du gouvernement des Pays Bas a annoncé qu’elle voulait rencontrer le gouvernement marocain pour qu’il consente aux modifications qu’elle veut encore réaliser dans l’accord bilatéral de sécurité sociale. Le ministre marocain du budget, Idriss El Azami Idrissi, avait répondu sans s’engager que le Conseil de gouvernement avait «discuté des mesures prises par le gouvernement néerlandais concernant la retraite et les allocations familiales, et a décidé d'opter pour le dialogue avec les autorités de ce pays afin de protéger les droits des MRE.»
Urgence
Dans une conférence de presse qu’il a organisée ce matin, à Rabat, au siège de l’ONDH, Abdou Menehbi a insisté sur l’urgence pour le gouvernement de prendre une décision et d’exprimer officiellement sa position sur l’accord bilatéral qui le lie au Pays Bas. «Si ce n’est pas fait, ce n’est pas 40% des allocations qui vont être supprimées, mais leur totalité», rappelle-t-il, car les Pays Bas prépare un projet de loi pour leur suppression complète. A l’heure actuelle, ce projet est toujours bloqué au niveau du Conseil d’Etat qui doit se prononcer sur sa constitutionnalité.
Le silence, aujourd’hui, des autorités marocaines est d’autant plus surprenant qu’un véritable branle bas de combat avait agité le ministère des MRE lorsque la baisse des allocations avaient été révélée, au début du mois de janvier. «C’est une décision qui ne devait pas être prise sans concertation préalable entre le Maroc et les Pays-Bas», avait estimé le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger Abdellatif Maâzouz, le 7 janvier, lors d’une rencontre de sensibilisation à cette question. Depuis, hormis la déclaration du ministre du Budget, c’est silence radio. Contacté cette après midi, le ministère des MRE n’a pas été en mesure de nous répondre avant la publication de cet article.