Une institution publique marocaine traine des pieds pour passer devant la Commission des Finances de la Chambre des représentants : le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME). D’après le site Hespress, Driss El Yazami, le président du CCME, aurait été convoqué le 26 juin dernier par la Commission pour faire un bilan des activités du Conseil. Mais il ne s’y est pas rendu. Une convocation à laquelle il n’a ni répondu, ni proposé une autre date de rencontre, confirme de son côté Nezha el Ouafi, députée PJDiste.
L’une après l’autre, les institutions publiques marocaines ont pourtant pour obligation de passer devant la commission des Finances de la Chambre des représentants au Parlement pour présenter leurs actions ainsi qu’un bilan de leurs activités financières et de leur gestion administrative. Chacune de ces institutions reçoit une convocation et les dirigeants doivent se déplacer afin de débattre et de répondre aux questions des parlementaires.
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Yabiladi a tenté de joindre Driss El Yazami cet après-midi sur son portable et via le siège du CCME afin de lui donner la parole et de connaitre les raisons de son absence à cette convocation, sans résultat. Cette absence à une convocation obligatoire émanant du Parlement marocain vient s’ajouter aux différents scandales qui ont entaché le CCME notamment l’affaire de la boîte noire.
«Avec la Nouvelle Constitution, toute instance publique se doit de respecter la mission du Parlement et doit rendre des comptes. Pas seulement le PJD, mais tous les groupes parlementaires sont surpris de ce silence inexplicable et inexpliqué de la part du CCME», s’indigne Nezha El Ouafi. «On n’a pas d’autre choix que d’attendre maintenant. Le CCME doit rendre des comptes», poursuit-elle en ajoutant que cette absence est un mauvais signe envoyé à la communauté marocaine de l’étranger.
«C’est ça la transparence !»
«Logiquement, Driss El Yazami, en tant que président d’institution publique est tenu par des obligations et l’une d’elle est de répondre à l’invitation de la Commission des Finances de la Chambre des représentants car celle-ci a pour mission de rendre des comptes au peuple marocain. Mais je suis étonné qu’il ne se soit pas présenté, normalement, il n’y a rien à cacher ! », lance de son côté un ancien parlementaire du Mouvement Populaire souhaitant garder l’anonymat.
«La Nouvelle Constitution a donné de grandes prérogatives au Parlement et notamment celle de pouvoir convoquer n’importe quel dirigeant d’institution publique dès qu’il le souhaite afin de garantir une grande transparence et ce sans passer par le gouvernement. Ce qui est sûr c’est que cette absence envoie un message négatif», ajoute-t-il.
Le CCME risque-t-il des sanctions s’il refuse de se présenter à une prochaine convocation^de la Commission des Finances de la Chambre des représentants au Parlement ? «Non, pas de sanction en particulier, par contre le Parlement peut demander au chef de gouvernement d’intervenir pour sommer Driss El Yazami de répondre à cette invitation. C’est ça la transparence !» conclut le parlementaire.