Yabiladi : Le prétendu Directeur du CCME, Driss Ajbali, vous a mis en cause lors d’une interview dans le Canard Libéré. Que répondez-vous à ces attaques ?
Nezha El Ouafi : D’abord, j’ai de la compassion pour ce Monsieur ! Il me semble qu'il na pas encore compris en quoi consistait sa mission au sein du CCME et il semblerait qu’il n’a pas bien saisi la période dans laquelle vit le Maroc actuellement. Le fait d’attaquer une députée parlementaire, qui n’a fait que son travail, par des calomnies et des diffamations ne reflète pas, malheureusement, le niveau d’un responsable qui dirige une institution consacrée désormais par la nouvelle constitution. Je n’ai jamais adressé de critiques aux responsables du CCME ni tenu de propos diffamatoires, mais je discute du bilan du CCME en tant qu’institution. Les associations m’ont confirmée qu’il y avait des lacunes au sein du conseil, qui a été créé au moment où le Maroc a voulu se réconcilier avec la communauté marocaine résidente à l’étranger (CMRE). Les statuts de ce conseil stipulent que le directeur doit présenter le rapport financier lors de l'assemblée générale du conseil, chose qui n’a jamais été faite !
Mais le CCME vous rétorque qu’ils ne sont pas responsables devant le gouvernement comme le prévoit la nouvelle constitution, puisque la loi organique n’est pas encore passée…
Le CCME n’a pas été constitué après la révision de la nouvelle constitution, mais 4 ans avant. Et c’est sur ce point que je base ma critique. Le conseil n’a jamais présenté son rapport moral et financier alors que ce principe est acté depuis le début. C’est pour cela que l’Etat doit intervenir et répondre aux nombreuses plaintes, lettres et communiqués que l’on reçoit de la part des associations dénonçant le comportement irresponsable de Monsieur Ajbali, qui se permet, circonstance aggravante, d’attaquer la société civile. Il est inacceptable de voir les acteurs de la diaspora recevoir des accusations indignes de la part de ce Monsieur. On ne peut occulter cette déclaration signée par plusieurs associations en Europe (plus de 150 associations) qui dénonce ce qu’a fait le directeur du CCME.
Mais finalement la responsabilité revient au président et au secrétaire général du CCME qui n’ont pas réagi et ce plus de 3 semaines après la publication de cette interview. Est-ce que c’est justifier de la part d’un responsable de laisser un de ses fonctionnaires insulter une députée et les associations, et ainsi entacher l’image du CCME et celle du Maroc auprès de sa diaspora ?
En vérité, je suis surpris par le fait qu’un simple fonctionnaire (directeur technique) parle en tant que responsable et au nom du conseil ! En effet, je demande au Président de ce conseil de prendre ses responsabilités, pour savoir qui sont les vrais responsables.
Quels sont les moyens d’actions puisque la société civile n’a pas été entendue par ces responsables ?
Il faut rappeler que les MRE ont voté pour la nouvelle constitution. En effet, ils ont voté pour la démocratie mais cet homme vient de détruire, par ses propos, le pont qui lie le Maroc et les déférentes instances acteurs de la diaspora. Nous concernant, nous n’allons pas répondre en procédant de la même façon que Monsieur Ajbali. Nous sommes en train d’étudier une demande des associations de la diaspora pour adresser une lettre à sa Majesté le Roi, en tant que garant des libertés et droits des MRE, pour mettre fin à ce problème.