Je vais vous raconter une histoire. Ma mère était, sans exagérée, une très belle femme. Issue d'une famille danoise aisée, à l'âge de 16 ans, son père le Baron Kleys Hoomer décida de la marier au fils de son meilleur ami, étant ambassadeur du Royaume Uni au Danemark. Ma mère, Karen Kleys Hoomer, se maria donc avec ce jeune homme, Danys Konnirlen. Ce jeune, venait de terminer ses études en médecine et était alors âgé de 29 ans. En 1913, 4 ans après leur mariage, Danys décida de partir avec son épouse s'installer au Kenya, dans les colonies britaniques. Etant médecin, son rêve depuis tout jeune était de partir dans un pays loin du sien pour aider les malades et les blessés. Ils partirent donc en bateau, puis en train, et parcoururent un trajet dont j'ignore le chiffre, mais j'imagine qu'à l'époque ce genre de voyage devait sembler interminable. Arrivés là bas le 18 septembre 1913, ils s'installèrent dans une très belle petite maison assez éloignée de la ville, où se trouvait sur cette terre une tribu africaine, qu'on appelle alors la tribu Mwadi. Beaucoup d'enfants de cette tribu avaient la lèpre. Danys, dès le second jour de leur arrivée, en oublia sa femme et alla retrouver cette tribu où il parvient à parler avec le chef, appelé Chawazi. Un des jeunes de cette tribu sachant parler l'anglais, ce ne fut pas difficile pour Danys de se faire comprendre. A partir de ce jour là, tous les jours, Danys sortait tôt de la maison et alla soigner tous les hommes, femmes et enfants de cette tribu. Ainsi, il fut très vite intégré sur cette terre, dans la tribu des Mwadis. Mais en attendant, Karen alors âgée de 20 ans, s'ennuyait toute la journée chez elle. Sa famille lui manquait, surtout sa mère. Elle sortait tous les jours, prenait un cheval et allait faire un tour dans les vastes champs désertiques où le soleil resplendissait et où les arbres et fleurs sauvages apparaissaient comme des cadeaux de Dieu, tellement cette nature était somptueuse. Elle savait très bien qu'elle allait rester dans ce village pendant longtemps. Le 24 décembre 1913, une fête en ville réunissait tous les colonisateurs et étrangers de le région, pour célébrer Noël. Karen et Danys allèrent alors se joindre à cette fête. On ne les connaissait à peine, puisqu'ils vivaient en dehors de la ville, sur une terre sauvage. Karen, n'ayant point l'habitude de voir grand monde, s'habilla pour l'occasion d'une robe centrée couleur perle, avec un très beau chapeau blanc et bleu marine. Elle était en pleine fleur de l'âge, grande, mince, ses yeux verts et ses joues roses attirèrent bien plus d'un homme du regard. Pendant cette soirée, surtout un homme la remarqua. C'était Peter, un anglais qui était venu s'installer au Kenya pour fuir un douloureux passé. Il avait été marié et avait eu deux filles. Mais lors d'un tragique accident, sa femme et ses filles moururent. Il n'osa s'approcher de Karen ce jour-ci. Pourtant, une semaine après, pendant que Danys était sorti comme d'habitude, il alla rendre visite à Karen qui se trouvait seule chez elle. Il sympathisèrent, dans le respect, et parlèrent de tout et de rien. Chaque semaine, le même jour à la même jeure, il venait la voir. Et ceci pendant des mois. Ils prenaient toujours du thé à l'ombre d'un arbre sauvage derrière la maison. Karen, qui ne vivait aucune romance, et qui savait que son mariage n'était pas du tout basé sur l'amour mais sur une stupide convention établie entre son père et le père de Danys, s'amoracha petit à petit de Peter. Mais ne lui montra rien. Le 26 avril 1915, Karen reçu une lettre d'une de ses cousines, qui lui annonça le décès de sa mère. Karen prit ses affaires, et sans consulter son mari ni quiconque, partit le lendemain même au Danemark. Elle partit pour 6 mois, sans envoyer en échange aucune lettre à son mari. Elle revint au Kenya le 15 octobre 1915. Elle avait alors 22 ans, était plus belle encore. Elle avait réalisé pendant le temps qu'elle avait passé au Danemark que vivre sans une personne qu'on aime est attroce. Elle décida alors, sortit du train, d'entreprendre la route de la ville au lieu d'aller chez elle, pour retrouver Peter qui lui avait énormément manqué. Quand elle arriva en ville, tout le monde la dénigrait du regard, personne ne lui accordait d'attention. Autant les hommes comme les femmes anglais ou autres lui tournait le dos. Elle ne comprenait pas. Soudain elle vit au loin, près du café des hommes, Peter. Il la regardait avec un profond regard souligné de ses grands yeux bleus. Elle courrut à sa rencontre, ne pouvant s'interdire de lui donner un baiser. Elle le supplia de rester avec elle, lui avouant qu'elle était amoureuse de lui, qu'il lui avait manqué et qu'elle n'aimait pas son mari. Lui, bien sûr, ressentait la même chose pour elle, mais la pria de se raisonner et d'aller voir son mari avant de faire quoi que ce soit. C'est ainsi qu'elle retourna sur les terres sauvages où elle vivait avec son mari. Mais quand elle entra dans la maison, il n'y trouva personne. Quand soudain un des jeunes de la tribu Mwadi apparût derrière elle. Elle sursautta de peur. Il la prit par la main et lui fit comprendre que son mari avait disparût depuis longtemps, que personne ne savait où il était, mais que peut être en ville on pouvait le lui dire. Elle retourna en ville et demanda audience au gouverneur anglais, M. Williams Smith. Quand elle le rencontra, elle le supplia de lui dire où était son mari. Il lui raconta que pendant son absence, ne sachant pas où elle était, prit son cheval et alla parcourir ses grandes étendues sauvages pour la retrouver. Et il ne revint jamais. Tout le monde en ville supposait qu'il a sûrement dû se faire attaquer par des lions ou des pantères sauvages. Karen sortit de chez le gouverneur abattut. Bien qu'elle n'aimait pas son mari, elle était choquée par ce qu'on venait de lui raconter. Elle comprit aussi très vite qu'elle était très mal vu au sein de la communauté britaniques. Ne sachant que faire, elle décidé de quitter le pays et de retourner chez elle, au Danemark. Elle retourna dans sa maison, le soleil était alors en train de se coucher quand elle s'endormie sur le fauteuil de l'entrée. Peter vint la rejoindre, et pendant qu'elle dormait, il l'embrasse tendrement sur le frond où elle ouvrit les yeux. Il s'asseya à côté d'elle et elle, lui prenant la main, lui raconta toute son histoire en essayant de cacher ses larmes et son chagrin. Mais ceci ne s'arrêta pas là, les deux s'aimaient et passèrent la nuit ensemble. Ils ne se quiitèrent plus à partir de ce moment. Le 2 janvier 1917, ils partirent tous deux à cheval dans les grands champs sauvages de la région, afin de faire une balade. Mais ce fut sûrement le jour le plus tragique de leur histoire, car un lion les attaqua. Peter, qui portait toujours un foué sur lui lors d'une excurssion, attaqua à son tour le lion qui finalement sauta sur le cheval et le tua. Karen, choquée, réagit tout de même et s'enfuit. Elle n'avait sûrement jamais pleuré comme elle a pleuré à partir de ce moment là. Le 3 février 1917 elle quitta le Kenya pour retourner au Pays. Elle avait alors 25 ans. Quand elle arriva dans la maison de ses parents, elle y retrouva sa chambre d'enfance où elle y resta enfermer de nombreux jours. Son père pourtant, insista pour qu'elle aille se faire visiter par un médecin, car sachant qu'elle revenait d'Afrique, il avait peur qu'elle ait une maladie. Ne fut pas par surprise que Karen apprit alors qu'elle était enceite. De moi. C'était un enfant de Peter. Son père crût que c'était un enfant de son défûnt mari Danys, puisqu'elle fut obligée de lui raconter son histoire en la transformant bien sûr, pour éviter un scandale. Mary Kleys Hoomer naquit le 12 octobre 1917 à l'aube ...
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