Salon. La lecture se décline dans l'espace et sur les murs. A Montreuil, l'ivresse des livres jeunesse Par Eric LORET
QUOTIDIEN : samedi 25 novembre 2006
Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis jusqu'à lundi, halle d'exposition, 128, rue de Paris, Montreuil (93). M° Robespierre. Samedi 9 h-20 h, dimanche 10 h-19 h, lundi 9 h-18 h.
Rens. : www.salon-livre-presse-jeunesse.net
avec D'abord, c'est beau. Lieu où lire, se poser, manger, l'ameublement ici n'est pas celui de hangar que proposent souvent les salons. De même que Montreuil n'est pas un supermarché du livre et de la dédicace, mais un véritable échangeur d'idées, de créateurs, de nouveautés. C'est peut-être pour cela qu'on y va (145 000 visiteurs en 2005) et qu'on y retourne (60 % de revenants).
Perdu dans la jungle des publications jeunesse, on se munit pour commencer du «p'tit déj' de monsieur PABO» à la cafétéria Ferraille, comprenant pour 5 € «1 boisson chaude, 1 viennoiserie, 1 Coca, 1 Doliprane» . Pour s'orienter, les fiches «parcours» proposées à l'entrée sont cependant plus sûres, qui permettent, en fonction de l'âge du bambin ou de ses préoccupations (romans, BD...), de glisser d'un stand à l'autre.
Les éditeurs, jouant le jeu novateur du salon, y mettent en valeur les voix singulières, plutôt que les auteurs à fric. Mais en dehors des chemins balisés, de multiples rendez-vous autorisent des divagations instructives. Dans l'atelier Casabulles, les enfants peuvent ainsi s'initier au scénario et au dessin, avec des artistes comme Lisa Mandel, mère de Nini Patalo, ou le mangaka Renaud Lemaire.
La thématique du cru 2006, «le temps», se développe quant à elle dans les expos, spectacles et interventions de plasticiens, philosophes ou musiciens. L'auteure-conteuse Caroline Nardi Gilletta propose, par exemple, d'expérimenter, en sept moments de sept minutes, le temps subjectif, plus ou moins «rapide» selon la tonalité affective de son récit ou les activités proposées.
Côté accrochage, les Requins Marteaux hystérisent la formule «le temps, c'est de l'argent» dans leur supermarché Ferraille. Tandis que les illustratrices Frédérique Bertrand et Anne Herbauts ont créé spécialement pour Montreuil, la première, 60 images à partir d'expressions sur le temps, et la seconde, cinq constructions en bois (dont quatre installées dans les bibliothèques de Seine-Saint-Denis), participatives et ludiques.
Serait-on dépourvu d'enfant (par malchance ou par malice), qu'on gagnerait néanmoins à faire un tour au salon, car la création adulte s'y rencontre aisément. Soit qu'en tant que jeune artiste, on se rencarde avec un directeur artistique établi parmi la centaine présente, soit que, simple spectateur, on veuille tout savoir sur les «Figures Futur» de l'illustration jeunesse. Tous les deux ans, Montreuil fait en effet concourir les novices du monde entier.
La sélection 2006 témoigne d'une influence croissante de l'art contemporain dans ce domaine florissant. Traitements expressionnistes, techniques multiples, insistance sur les matériaux ou la trame du papier, déliaison des figures dans l'espace de la page : les oeuvres interrogent le regardeur, l'invitent à bifurquer d'une strate de sens à l'autre. La lauréate de ce sixième «Figures Futur» est la Gantoise Lotte van de Walle, 21 ans. Parmi les autres prix, le Baobab du meilleur album français est allé à Olivier Douzou pour le Nez (MeMo).
J'y suis allée comme tous les ans, et comme tous les ans je me suis ruinée
Ma plus belle trouvaille cette année est entre autre un roman de Frances Hardinge qui s'appelle Le voyage de Mosca.Je le conseille à tous les enfants. Chez Gallimard jeunesse.
Malgré tout le thème du temps n'était pas si présent, le stand n'était fourni qu'en quelques exemplaires bien connus de Peter Pan et d'Alice. Et puis d'Oscar Wilde.
Ben en fait l'an dernier, le Brésil était à l'honneur. J'espère qu'un jour ce sera le Maroc.
Sinon, les éditions Syros font pas mal de choses en rapport avec les différents pays du monde, en locurence le maghreb. Mais il n'y avait rien de "spécial" sur le Maroc.