Pendant que la famine et la malnutrition tuent près de six millions d’enfants chaque année, et que la décennie 2000 voit déjà plus de gens dénutris en Afrique subsaharienne que la décennie précédente, selon un nouveau rapport de la FAO, l’agence onusienne pour l’agriculture et l’alimentation... pendant que même aux Etats-Unis, la peine de mort est encore en vigueur dans la plupart des États... un imbécile qui dirige le pays le plus puissant et le plus riche au monde se permet une stupidité de plus.
Conformément à une tradition de la « Thanksgiving » que je me permets ici de juger comme ridicule, deux dindes seront graciées par le président américain George W. Bush aujourd’hui, sur la pelouse de la Maison-Blanche, avant de partir pour Disneyland, dans le sud de la Californie. On peut se demander qui est la dinde des trois. De plus, peut-on me donner le nom du dernier individu condamné à la peine de mort qui a été gracié par le Président Bush ?
La farce ne s’arrête pas là. Après la cérémonie, la « dinde nationale », un oiseau de 15,7 kilos, et son compagnon, seront escortés par la police jusqu’à un aéroport de la région de Washington et voyageront en première classe dans un avion. Deux dindes mieux nourries que bien des enfants, voyagent en première classe, alors que plus des neuf dixième de la population n’ont pas les moyens de s’offrir un billet d’avion. Deux dindes escortées par la police...j’aimerais bien qu’on me donne aussi le nom du corps de police qui se prête à ce jeu stupide.
À Disneyland, les volatiles seront les invités d’honneur d’une parade organisée Jeudi pour « Thanksgiving », selon le site Internet de la Maison-Blanche. Les deux dindes couleront ensuite des jours heureux dans un ranch appartenant au célèbre parc d’attractions. Combien d’enfants qui crèvent de faim, même aux Etats-Unis, auront la chance non seulement de visiter Disneyland, mais de pouvoir vivre grassement toute leur vie durant sur un ranch virginien ? Cette manifestation païenne est tout simplement une honte et une gifle de plus à tous ceux qui souffrent.
Habituellement, l’animal désigné « dinde nationale » et son acolyte passent le reste de leur vie dans une ferme de Virginie. Serait-ce ce ranch qu’on appelle « Camp David » ? À vous de juger chers lecteurs.
Et pendant que cette mascarade « dindonesque » a lieu le cow-boy texan continue d’envoyer 85 milliards de dollars d’armement par année afin de détruire la vie de millions d’Iraquiens. Que doivent aussi penser les 40 millions d’Américains qui n’ont même pas les moyens non seulement de se faire soigner adéquatement, mais de pouvoir se payer une dinde pour le « Tanksgiving » ?
Il n’y a pas à dire, ce grand pays que sont les Etats-Unis, n’a pas fini de nous surprendre. Il produira encore et encore ce qui se fait de mieux et ce qui se fait de plus con !