Citation
pseudo2 a écrit:
«Mon travail relève du domaine de la sociologie, des études comparatives, de la didactique et des statistiques. Je travaille dans une unité de recherche qui étudie le comportement des enfants des classes primaires dans leur rapport avec l'écrit, l'écriture (graphisme)et nous ciblons les problèmes possibles liés à l'échec scolaire, après quoi nous faisons des comparaisons entre des échantillons d'élèves français et britanniques».
amir-al-bahr
Votre intervention m'intéresse au plus haut point. Pourriez-vous s'il vous plaît écrire ici vos constats (brièvement) sur cet échec scolaire ?
A-t-il un rapport avec toutes les dys (dyspraxie et autres), le constat devient alarmant sur ce nombre grandissant. Je m'explique, aujourd'hui, en France, les constats d'échecs sont liés entre autres aux dys (dysphasie, dysorthographie, dyspraxie...), quelles sont les solutions que vous préconisez ? Pour ma part, des équipes de suivis, des P.A.I., des interventions de médecins, voire de personnes elles-mêmes dys ont déjà été organisées. Que faire par rapport à la dictée ? Faire une dictée fautive et c'est tout ou proposer autre chose, si oui laquelle ?
La lecture et l'écriture sont intimement liées, n'est-ce pas ? A part des ateliers de fluence, connaissez-vous autre chose ? Je vous remercie pour votre lecture et l'attention que vous porterez à ce post.
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amir-al-bahr a écrit:Citation
pseudo2 a écrit:
«Mon travail relève du domaine de la sociologie, des études comparatives, de la didactique et des statistiques. Je travaille dans une unité de recherche qui étudie le comportement des enfants des classes primaires dans leur rapport avec l'écrit, l'écriture (graphisme)et nous ciblons les problèmes possibles liés à l'échec scolaire, après quoi nous faisons des comparaisons entre des échantillons d'élèves français et britanniques».
amir-al-bahr
Votre intervention m'intéresse au plus haut point. Pourriez-vous s'il vous plaît écrire ici vos constats (brièvement) sur cet échec scolaire ?
A-t-il un rapport avec toutes les dys (dyspraxie et autres), le constat devient alarmant sur ce nombre grandissant. Je m'explique, aujourd'hui, en France, les constats d'échecs sont liés entre autres aux dys (dysphasie, dysorthographie, dyspraxie...), quelles sont les solutions que vous préconisez ? Pour ma part, des équipes de suivis, des P.A.I., des interventions de médecins, voire de personnes elles-mêmes dys ont déjà été organisées. Que faire par rapport à la dictée ? Faire une dictée fautive et c'est tout ou proposer autre chose, si oui laquelle ?
La lecture et l'écriture sont intimement liées, n'est-ce pas ? A part des ateliers de fluence, connaissez-vous autre chose ? Je vous remercie pour votre lecture et l'attention que vous porterez à ce post.
Il n'est pas simple de parler 'brièvement' de l'échec scolaire, tant les causes sont multiples. J'ai en plus cette particularité d'être prolixe qui n'arrange pas les choses... Que puis-je dire brièvement sur un problème que je qualifie "d'édifice public" commun à tous les pays développés (ou non d'ailleurs) ? D'abord, les anomalies que vous citez sont des pathologies ou considérées comme telle. Il s'agit là, le plus souvent, de problèmes individuels qui relèvent avant tout des domaines médico-psychologique.
Il existe une multitude de variables qui entrent en ligne de compte dans les causes de l'échec scolaire. Au-delà des grands courants de pensée, et des travaux réalisés dans le cadre de l'échec scolaire en tant que problème public, notre travail consiste à étudier des travaux d'élèves effectués dans les classes. Il s'agit de prélever, par exemple, des copies de dictées et de relever les fautes récurrentes dans un même groupe pour évaluer le degré de difficulté de la sémantique et de la syntaxe. A ce stade (qui n'est pas de la correction je précise) on s'aperçoit déjà qu'il existe une corrélation entre la qualité de la dictée et le graphisme. En d'autres termes, moins il y a de fautes dans le champ sémantique et la syntaxe, plus le graphisme est clair. A contrario, lorsque le graphisme est de mauvaise qualité, la récurrence des fautes est remarquable. D'autres corpus révèlent une occurrence constatée également lorsque le graphisme fait défaut quand il s'agit de raconter une histoire.
Ces deux exemples illustrent de manière simple des cas d'échec en regard des attentes du curriculum. C'est à la source que nous tentons de comprendre pourquoi tel élève réussit sa dictée et tel autre non. Les enquêtes menées auprès des parents et de l'entourage des élèves, par le biais d'entretiens ou de questionnaires, demontrent bien souvent que le milieu y est pour quelque chose. Une de nos études en Angleterre a révélé que plus de 70% des parents d'enfants en difficulté n'ont jamais ouvert un cahier de leur enfant. Par ailleurs, plus de la moitié des parents n'ont jamais montrer d'intérêt pour ce que leur enfant fait à l'école. Enfin, 37% avouent ne pas franchir la porte de l'école si ce n'est à l'inscription ou en cas de problèmes graves (violence, etc...) .
Vous parlez de 'remèdes'. Je répondrai classiquement qu'il n'y a pas de remède miracle, d'autant plus que l'échec scolaire n'est pas une maladie. Nous tentons, parcontre, de trouver des solutions. Comme vous, nous travaillons avec des partenaires, à la différence près que nous ne sommes enseignants ni dans le primaire ni dans le secondaire. Peut-être que la spécifité de la Grande-Bretagne est dans la diversité du corps enseignant. Dans ce cadre, il existe plus qu'en France, ce qu'on appelle les "special needs teachers" (professeurs spécialisés dans des besoins spécifiques) qui s'adressent (naturellement) à des "special needs students/pupils" (élèves ayant des besoins spécifiques tels que souffrant de pathologies que vous citez, etc...) . Il y a les médecins et les psychologues bien sûr, mais nos premiers partenaires sont les enseignants (professeurs du primaire) qui eux travaillent en étroite collaboration avec des "social workers" (travailleurs sociaux) et des "child mentors" (tuteurs) . Nous pensons qu'il faille concentrer davantage les efforts sur la famille, c'est-à-dire les parents (ou ceux qui en ont la responsabilité quand les parents font défaut) .
Une partie de mes travaux antérieurs montre qu'il existe une évolution positive des résultats chez des enfants en difficulté, lorsque les parents se sont investis un peu plus dans la relation de leur enfant avec l'école. Une de mes hypothèses était de dire que, lorsqu'il y a échec, les parents sont le chaînon manquant dans la réussite scolaire de leur enfant. Ainsi, dans une typologie donnée d'enfants en échec avéré, j'ai mis en place un programme dans une école partenaire qui consistait à impliquer davantage les parents dans le travail scolaire à des degrés et des niveaux adaptés aux situations spécifiques des familles.
En Angleterre on parle de "pupils from different backgrounds" (élèves "d'origines" et d'horizons divers) . Il convient, en effet, de distinguer les différences spécifiques des familles. On ne travaille pas de la même façon avec une famille dite "native" dont l'anglais est la langue maternelle, et une autre dont on dit qu'elle est "speaker of other languages" (qui s'exprime dans une autre langue) . Une famille pakistanaise établit depuis plusieurs générations dont les enfants sont nés en Grande-Bretagne est considérée comme "native". Une famille polonaise établit depuis peu est, quant à elle, considérée comme une famille qui s'exprime dans une autre langue. L'approche n'est donc pas la même. Dans le premier cas, on demandera aux parents de s'impliquer de manière concrète et productive car ils ont eux-même accès à la langue. Dans le second cas on demandera aux parents uniquement de s'intéresser à ce que l'enfant à fait dans la journée, par exemple en lui posant simplement la question "qu'as-tu fait à l'école aujourd'hui?" Toujours dans ce cas, un autre niveau consistera à faire intervenir l'enfant en lui demandant d'expliquer un exercice simple, partant du principe que les parents ne comprennent pas (dans la langue de l'enseignement qui est l'anglais) . L'enfant va donc faire l'effort d'expliquer à ses parents en polonais un exercice qu'il a fait en anglais. Le principe est de synchroniser le système de pensée de la langue maternelle (le polonais) avec le système de la langue d'enseignement (l'anglais) . L'enfant fait donc le double effort de penser en anglais et de s'exprimer en polonais pour expliquer un exercice de littérature ou de mathématique.
Le constat que j'ai fait de cette étude est que la valorisation de l'enfant, plus que le travail qu'il accomplit, est l'élément moteur qui déclenche un intérêt du travail chez lui, voire un engouement pour les études, et donc une réussite probable. Le résultats des évaluations quantitatives était sans appel chez les enfants des parents volontaires dans cette étude (London Metropolitan University, 2005) .
Dans mes études comparatives sur le graphisme, j'ai constaté, par exemple, que les élèves anglais parvenaient à accomplir de meilleures réalisations écrites ; une écriture plus claire que chez les élèves français. Ceci juste à cause du support d'écriture. Les élèves anglais utilisent du papier avec une simple ligne et une marge, tandis que les élèves français utilisent du papier "Seyes" avec une ligne de base pour l'écriture et des intervalles. Il semblerait que ces derniers soient contraints de respecter le principe de l'intervalle, ce qui pose visiblement quelques difficultés d'application. L'angoisse de devoir écrire sans dépasser la ligne supérieure engendre inévitablement des "dérapages" et l'écriture devient, de fait, irrégulière et parfois pas claire. Parallèlement, les scryptes étudiés sur du papier à simples lignes montrent le plus souvent une écriture souple et plus régulière.
J'espère que ce post vous aura éclairé sur mon objet de travail et ma vision des choses qui n'est évidemment pas circonscrite à ces quelques exemples. L'échec scolaire est un véritable problème dont les causes sont très complexes et font intervenir des variables diverses et souvent contraignantes. Si les problèmes de l'échec scolaire vous intéressent, je vous conseille de lire Bertrand Ravon, auteur français (donc livre en français) , L'échec scolaire, histoire d'un problème public, 2000, In Press Editions.
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karimero a écrit:
1) Tout d'abord, comme l'indique le titre, quel métier exercez-vous ?
bergag
2) Quelles études avez-vous fait ?
tberguig
3) Dans quel pays travaillez-vous ?
tberguigland
4) Etes-vous satisfait de vos choix professionnels ?
dima tberguigattitude
4) Et enfin quel est votre salaire ?
tberguiga wnéss
Dans la vie, faut savoir rester discret et ne pas s'afficher en public. Le monde est trop petit!
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Mr.Bricolage a écrit:
Bonjour,
C'est mon premier post sur le forum, désolée si le sujet a déjà été abordé auparavant.
J'ai quelques petites questions à vous poser.
1) Tout d'abord, comme l'indique le titre, quel métier exercez-vous ?
2) Quelles études avez-vous fait ?
3) Dans quel pays travaillez-vous ?
4) Etes-vous satisfait de vos choix professionnels ?
4) Et enfin quel est votre salaire ?
Vous n’êtes pas obligés de répondre à toutes les questions mais essayez svp
C'est surtout pour avoir une petite idée car j'envisage de me réorienter professionnellement et j'aimerai limiter la casse
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sehila a écrit:
J aurai bien aimée répondre a ta question , mais je n'ai pas fait de brillante étude ,CAP BEP vente ,rien de bien fameux.
Amir al bahr merci pour ton analyse d'échec scolaire , tout les jours je me pose cette question pourquoi mes enfants n'y arrive t'il pas? alors que je m'investis énormément dans leur devoirs ,a leurs apprendre leurs lecons ect, ce qui m'attriste c'est qu'a la maison ils savent et arrivé a l'école devant leurs évaluations ils oublient tout ou se trompent.
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sehila a écrit:
J aurai bien aimée répondre a ta question , mais je n'ai pas fait de brillante étude ,CAP BEP vente ,rien de bien fameux.
Amir al bahr merci pour ton analyse d'échec scolaire , tout les jours je me pose cette question pourquoi mes enfants n'y arrive t'il pas? alors que je m'investis énormément dans leur devoirs ,a leurs apprendre leurs lecons ect, ce qui m'attriste c'est qu'a la maison ils savent et arrivé a l'école devant leurs évaluations ils oublient tout ou se trompent.
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Mr.Bricolage a écrit:
Vous n’êtes pas obligés de répondre à toutes les questions mais essayez svp
C'est surtout pour avoir une petite idée car j'envisage de me réorienter professionnellement et j'aimerai limiter la casse