Je viens de terminer le livre qui retrace la vie de Zaynab al Ghazali. C'est une autobiographie des années noires passées sous l'ère Nasser en Egypte.
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La vie de certains êtres témoigne d’une richesse dont on a peine , de leur vivant , à considérer l’ampleur. Zaynab El Ghazaly est de ces femmes qui ont tout donné de leur existence pour Dieu , pour la foi , pour leur espérance de justice. Avec simplicité et détermination.
A la lecture des lignes qui vont suivre , un sentiment de malaise et de révolte naît en nous . Comment cela est il possible ? Comment un pouvoir peut il s’exercer avec autant de terreur et de férocité ? Ayyam min hayati , des jours de ma vie est une autobiographie-témoignage des jours les plus sombres de la dictature nassérienne en Egypte.
Ce texte est important à plus d’un titre . A l’heure ou l’Occident prend conscience d’un réveil de l’islam dont on situe la naissance en 1979 (après la révolution iranienne), l’auteur rappelle les évènements trop souvent occultés des années cinquante et soixante. Epoques jalonnées par la répression et les exécutions capitales qu’avait ordonnées "le père du socialisme pan arabe". Décennies déterminantes dans l’histoire de la mobilisation religieuse et culturelle qui fut l’une des forces vives des mouvements d’indépendance et que les nouveaux "libérateurs" écraseront sans ménagement une fois installés au pouvoir. L’élan du renouveau islamique qui avait vu le jour à la fin du 19ème siècle et qui s’actualisait par un dynamisme visible dans les années 40 allait être considérablement freiné : l’emprisonnement et l’exécution de ses principaux penseurs ouvraient une ère nouvelle plus trouble , plus crispée , forcément plus conflictuelle.
(Extrait de la préface écrite par T. Ramadan)
Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/06/06 11:14 par srnit.
Voici une petite desciption de Zayneb al Ghazali décédé il y a peu.
Zayneb Al Ghazali qui s'est éteinte à l'âge de 88 ans. Native d'une des campagnes du département "Bahira" en Egypte le 2 janvier 1917. Son père est un descendant de la lignée de Omar Ibn Al-Khatab, deuxième calife qui a succèdé au Prophète Mouhammad (BSSL).
Sa mère est de la lignée de Al-Hassan Fils de Ali Ibn Abi Taleb, gendre et cousin du prophète (prière et salut sur lui).
Son père est un grand savant azharite (en référence à la grande université Al-azhar).
Elle sera connue comme militante pour les droits de la femme égyptienne lorsqu'elle luttait avec Houda Acharaoui pour la participation de la femme dans le développement de la société.
Elle connaîtra la prison en 1965 lorsqu'elle refusera de rencontrer le président Jamal Abde Nasser en protestant : "Je ne saluerai jamais la main de l'assassin de Abdelkader Aoudah". Son livre "Des jours de ma vie" fut un témoignage accablant de la cruauté et du mauvais traitement affligé au prisoniers politiques de l'époque et en particulier ceux des frères musulmans.
Tiré d'une partie d'un article de condoléance en mémoire de Zaynab Al Ghazali et d'AHmed Deedat : Source : [www.uoif-online.com] Allahirhamhoum amin
Un extrait du livre : Extrait des pages 182-183-185
" Safwat voulant aggraver davantage mon supplice, et tout en me fouettant, m'ordonna : "Vas-y espèce de garce, assieds-toi".
J'ai dit : "Comment puis-je m'asseoir dans cet eau? Cela est impossible". Il me répondit tout en me fouettant : "Assieds-toi comme tu t'asseois pour faire la prière. Je pense que cela, tu sais le faire, vas-y montre-nous ce que tu sais faire et assieds-toi, tu n'as encore rien vi ... Abou Khaled (surnom de Nasser) a encore beaucoup de choses dans son sac ... seul Nasser sait comme il faut traiter avec les Frères Musulmans ... vas-y assieds-toi donc, espèce de garce".
Je me suis assise. Les eaux m'atteignent jusqu'au menton et Safwat me dit : "Attantion à toi, tu ne dois pas bouger d'un seul yota ... Nasser a ordonné qu'on t'administre mille coups de fouet par jour ... Dans tous les cas, il vaut mieux que tu saches le tarif, ici ... dix coups de fouet par mouvement fait.
L'immensité de l'horreur me fit oublier mes pieds en plaies. Je dirai même que je me suis oubliée entièrement ... Cependant, les eaux ont commencé à me ranimer les plaies et cela me faisait un mal que je n'ai pu supporter que par la grâce de Dieu ... Tout compte fait, mes souffrances me détournèrent de l'attention de Safwat, de Saâd et de Sambo, mais le premier se chargea de me ramener à la réalité, ô combien amère, en usant de son fouet et de sa grossièreté.
(...)
Somba et son fouet me rendaient visite pas moins de cinq fois la nuit. Il fallait bien que je bouge, et il fallait donc que je sois fouettée, et tout à l'avenant, toute la nuit!"