«Le mot algorithme trouva son origine dans le nom d’Al-Khawarizmi (…), ce grand homme des sciences et d’astronomie qui sut se distinguer parmi les autres. Il posa en effet les bases de l’algèbre, mot qui fut introduit ensuite à plusieurs langues.»
J'ai été interne à l’école industrielle de Casablanca , lycée Al-Khawarizmi, sans connaitre à l’époque la contribution exceptionnelle de ce grand savant au développement des mathématiques. À cette époque (1960-1962) la science avait l'air d’être une spécificité française (ou européenne). Sans doute l'effet d'un colonialisme culturel persistant.
Tout d'abord le mot al jibr est passé dans les mathématiques sous le concept de contrainte repris dans la théorie des ensembles comme sous le terme algèbre. Des opérations (addition, multiplication, relation etc.) sont des contraintes exercées sur des ensembles entre ses éléments (lois de composition internes).
Le terme logarithme est tiré du nom d'Al Khawarizmi, par contre la notion d'algorithme qui elle aussi tire son nom d'Al Khawarizmi fait référence aux séries, aux développements limités que l'on retrouve dans les cas particuliers de séries de Taylor, de Mac Laurin, de Fourier et plus généralement dans l'analyse, dans l'analyse numérique, comme dans le calcul différentiel. De là, par exemple - pour donner sens au terme comparaison utilisé - on peut encadrer par valeurs inférieures et valeurs supérieures pour déboucher vers le concept de convergence vers une valeur limite (procédé en analyse).
On ne peut donc pas réduire l’œuvre d'Al Khawarizmi à la seule algèbre, car elle s'étend sur plusieurs théories mathématiques (par exemple géométrie avec l'intégration en décomposant une surface en somme de surfaces élémentaires (une série)). Bien plus il a ouvert le champ de la géométrie analytique ( cercle décrit par l'équation algébrique x²+y² = r²). La géométrie analytique étant la pierre de fondation de la représentation moderne de l'espace et de la physique.
En avance de plusieurs siècles, Khawarizmi est le précurseur des représentations nécessaires aux modélisations du monde moderne : jusqu'aux années dix neuf cent (1960) soixante on enseignait en France encore la géométrie grecque dite classique ou euclidienne avec le cercle décrit par une phrase : lieu des points M situés à une distance r, d'un point C (appelé centre du cercle) au lieu de la simple équation décrite précédemment.
Comment aurait-il pu s'inspirer et auprès de qui, pour être le premier à inclure le zéro, alors qu'aucun autre mathématicien ne l'avait fait ?
Note : Il y a toujours cette malsaine manie latine, judéo-chrétienne, maçonnique, de diminuer la portée des œuvres des savants arabes et musulmans tantôt traducteurs, tantôt prenant inspiration sur les autres cultures et civilisations en oubliant qu'à l'époque la maîtrise des langues étrangères était rare. On ne cite jamais les sources ni les ouvrages traduits. Si des traducteurs ont permis d'opérer le transfert de savoirs, ce sont bien les juifs d'Andalousie qui maîtrisaient l'arabe et le latin à l'occasion du pillage des bibliothèques d'Andalousie et de la Reconquista.
Rendons pleinement à César ce qui appartient à César.
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