Je lui répondis en disant : " Je ferai tout ce que vous venez de dire , je ferai de mon ame une envelloppe pour votre ame , de mon coeur une résidence pour votre beauté , et de ma poitrine un tombeau pour vos chagrins .
Je vous recommande ce livre " les ailes brisées de khalil Gibran .
Ne me demande pas Si je vis : je suis las de vivre. Les branches du rêve se sont étoilées Dans l'arbre à paroles Les sabots des chevaux Se sont embourbés dans ce sable Dont le breuvage est larmes de mirage L'ombre, incandescence de midi Et la nourriture, soulèvement de poussière grise. A quoi bon attendre alors que les lances m'agressent ? En tout animal de proie Des blessures de lances Qui prolongent l'absence des aimés. Chaque fois que le cœur A la nostalgie de l'amour Apparaît la discorde : Rose qui s'assèche Et oiseau du souvenir Que l'abandon appelle. Désert est cet encombrement ! Incapable es-tu De porter mon amour Et point de vin dans nos verres. L'espace s'est réduit : Pas d'arrière Pas de devant Le masque est tombé Et ces jours Sont emportés par les vents De la lumière, aux ténèbres. Mon cœur est un reste de chanson Et une brume Qui pleure l'étoile déclinante Et un voyage Au-dessus des flammes. Nous avons trahi nos secrets Alors, les épines des routes Nous ont assiégés, Et la pureté de la concorde nous a trahis. Longs nous ont été les jours Entre douleur brûlante Et rêves à étreindre. Seul, j'affronte le restant de ma vie Dans une guerre qui se prolonge sans paix. 20 août 1998
Mohamad Ibrahim Abou-Senna (Poète Égyptien, né en 1937 à Guizeh)
Sera-t-elle évoquée par le fleuve, Evoquée par l'arbre ? Sera-t-elle ressuscitée en fleur par l'été blanc Ou naîtra-t-elle étoile au front de la nuit ? Sera-t-elle versée comme coupe d'or Dans le gosier de l'amant un soir ? Offrira-t-elle au vent à la main inclinée Les branches de sa taille enjouée ? Rira-t-elle de plein cœur ? Elle avait un cœur de cristal : Chaque fois qu'il débordait de vin d'amour Les choses en fête dansaient sous sa lumière Sera-t-elle évoquée par la pluie bleuâtre Au-dessus de l'aube nue ? Elle était l'oiseau qui ne battait jamais de l'aile — dansant sous les pluies chantant pour les voyages — Elle comblait des biens de son paradis L'amant jusqu'à en devenir l'âme, Et le corps salé, comme d'une ombre de nuage. Elle était, dans la nuit constellée, une forêt Que ne pénétrait que l'étoile chargée de songes. Le parfum s'en exhalait de toutes parts. Comme tout mortel, elle ressentait la faim, mangeait Elle se réveillait à l'aube, se fanait Quand se couchait la lune sans défense. Elle était étoile inaccomplie, Vent entourant les épaules des arbres. Ah, rudesse des destins ! Nous mourons de mes dépits Le marin meurt sous le regard de la plage verte L'assoiffé meurt sur le bord du fleuve Elle est morte … Le destin chantait alors qu'elle mourait. De son histoire, elle n'a gardé Que ce que le vent porte D'exhalation de parfum. Aux fleurs rêvant du printemps, Elle a offert la couleur, puis elle s'est retirée derrière les pierres. Les pommes veloutées Ont ravi la soie de sa joue ardente. Elle est morte : Les doux moments éphémères l'évoqueront-ils Sous la lune bleue La nuit d'été ? Son oiseau l'évoquera-t-il En débattant avec les souffles du vent ? Les fleurs de la vallée l'évoqueront-elles En s'exaltant ? Elle est morte, La lune déclinante pleure Et alors que j'aperçois une fleur Des vagues s'ouvrent dans ma mémoire Des vagues s'ouvrent dans ma mémoire
Mohamad Ibrahim Abou-Senna (Poète Égyptien, né en 1937 à Guizeh)