Le gouvernement El Othmani a à peine quatre mois. Une courte expérience de l’exercice du pouvoir qui n’écarte pas la perspective d’un remaniement ministériel. L’élection de Nizar Baraka à la tête de la Balance, début octobre, pourrait s'accompagner d'un cadeau aux Istiqlaliens.
Le gouvernement Benkirane III sera bientôt dévoilé. Le remaniement ministériel sera élargi. Benkirane a dû céder à la volonté du Palais et a accepté de se séparer du «couple». Abdelaadim Guerrouj du Mouvement populaire quittera également le navire gouvernemental.
Aujourd’hui s’est tenu un conseil de gouvernement très particulier. Le siège à droite de Benkirane, qui revenait d’habitude à Abdellah Baha, était occupé provisoirement par Salaheddine Mezouar. Des candidats PJDistes pourraient remplir le poste de Baha. Benkirane devrait choisir, avec la bénédiction du Palais, parmi ses plus fidèles un remplaçant au défunt.
La scène politique nationale n’est plus statique. Avec des leaders comme Chabat et Benkirane, elle est continuellement en mouvement. Le premier a saisi son conseil national pour décider de rester ou de se retirer du gouvernement. Le second se prépare à cette option en nouant des contacts officieux avec deux partis de l’opposition: le RNI et l'UC.
Depuis quelques jours, les médias et la toile du Maroc colportent des rumeurs de crise politique au sein de la majorité. On parle de retrait du Parti de l’Istiqlal de la formation gouvernementale. Certains évoquent des élections anticipées.Dans une démocratie, ce genre de situation est normale. Mais pour que cela soit normal, il faut que cela soit justifié politiquement !
En ce début de 2013, c’est Hamid Chabat qui tient la vedette. Ses critiques au gouvernement vont crescendo. En absence d’une opposition, au parlement, qui pourrait tenir tête au PJD, le patron de l’Istiqlal, a apparemment horreur du vide, et du coup, remplit cette mission.
L’Istiqlal tient à son projet de remaniement ministériel. Toutes les tentatives sont bonnes pourvu que Benkirane puisse se convaincre des bienfaits d’une telle initiative. Cette fois, Chabat a fait appel à Adil Douiri, Monsieur économie au sein de l’Istiqlal, pour démonter le programme économique du gouvernement et se présenter en sauveur de l'économie nationale.
L’actuel gouvernement Benkirane est-il en train de vivre ses derniers mois ? Une redistribution des maroquins est une option envisageable. Hamid Chabat en a fait, d'ailleurs, la demande durant la campagne électorale pour arracher le poste de secrétaire général de l’Istiqlal. Le début de 2013 pourrait donner naissance à Benkirane II.
Abbas El Fassi serait-il en train de vivre ses dernières heures en tant que chef du gouvernement marocain ? En tout cas, la rumeur sur l’imminence de son éviction de la Primature ne cesse d’enfler. Des sources ministérielles nous confirment que même l'administration est dans l'expectative. Plusieurs noms de possibles successeurs circulent, et parmi eux, Mostafa Terrab, PDG de l'OCP.