Affaire Lhaqed : Le procès se poursuit mercredi

Libéré en janvier, le rappeur Mouad Belghouat, alias Lhaqed, a rendez-vous, mercredi au tribunal de première instance de Casablanca. Son procès s’est ouvert vendredi pour subir la loi du report. Il est accusé, selon une dépêche de la MAP, d’ «atteinte à une institution publique», la police en l’occurrence. Une chanson du rappeur dénonce ouvertement les éléments de la sûreté qui serait à l’origine de son incarcération. Une accusation à laquelle pourrait s’ajouter un manquement au respect dû au roi.  Contrairement à sa première condamnation, en septembre dernier, à quatre mois de prison ferme, cette fois, Lhaqed risque une lourde peine. Lors de son précédent face à face avec la justice, Mouad était mis en cause dans une affaire de supposée «agression» contre une personne étiquetée comme étant hostile au mouvement du 20 février. Une affaire, selon les partisans du M20F, montée de toute pièce pour faire taire Lahqed.

Une réputation loin des sentiers battus

Un rappeur qui, loin de suivre les sentiers battus  des stars de la nouvelle scène marocaine, a réussi, avec efficience à mettre à son profit les avantages qu’offrent les réseaux sociaux,  pour se constituer des milliers de sympathisants au Maroc et ailleurs. Sa force de frappe est le verbe et non le rythme. Preuve en est la sur-médiatisation de son arrestation. Une opération qui a immédiatement donné lieu, jeudi, à un rassemblement devant un commissariat du district Hay Hassani à Casablanca, au cours duquel, un autre membre du Mouvement 20 février, Younès Belkhdime, a été arrêté. Il est accusé d’agresser des éléments de la police. Cette mobilisation a contraint le ministère de la Justice à la tête duquel se trouve le PJDiste, Mustapha Ramid, de rendre public un communiqué dans lequel il dément toute disparition de Lahqed et en dernier lieu la MAP a été obliger de relayer, comme il se doit, la version de la police à propos de cet incident.