«Le Qatar était pressé de lancer son fonds, mais les autorités françaises lui ont demandé d'attendre après les élections présidentielle et législatives», a précisé une source proche du dossier au site Le Figaro. Selon le président de l'Association française des élus locaux de la diversité (Aneld), Karim Hamza, «il est bon d’attendre», car le lancement de l’opération en «période électorale risquait d'attiser le feu» des critiques. «Nous voulons que cela se fasse dans l'apaisement et pas dans la polémique», a-t-il ajouté.
Pour rappel, le Qatar avait alloué un fond d’aide de 50 millions d’euros aux habitants des banlieues françaises. L’objectif est financer les projets économiques portés par des habitants des banlieues de France. L'Aneld avait initialement obtenu cet engagement de l’émirat après une mission au Qatar à l’automne dernier.
Polémique
La création de ce fonds avait cependant suscité la controverse. Et pour cause, un grand nombre d’habitants des banlieues est de confession musulmane et l’aide financière vient d’un gouvernement musulman. Marine Le Pen, comme à l’accoutumé, n’avait pas masqué son point de vue. «Il y a une influence très forte de pays étrangers qui souhaitent le développement du fondamentalisme musulman et je m'étonne très fortement des liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy et l'émir du Qatar, que l'on a laissé investir 50 millions d'euros dans les banlieues françaises», avait-elle déclaré sur France Info. «Des élus socialistes de banlieues avaient également critiqué ce projet», regrette Kamel Hamza. Pourtant, En décembre dernier, l'ambassadeur de l'émirat à Paris, Mohamed Jahan Al-Kuwari avait expliqué qu'il ne s'agissait pas de «charité» mais de mise en place de partenariats dans des projets «sérieux» et «solides», rappelle Europe 1.
Kamel Hamza précise que le projet «est ouvert à tous les porteurs». L’élu UMP souhaite que «cette initiative ne soit pas instrumentalisée par les partis politiques».