9 900 euros, c'est le prix très compététif du dernier né de la marque Dacia. Un prix qui risque de peser sur l'attrait du modèle phare de la maison mère Renault : le Scénic produit en France et qui coûte deux fois plus chère. Même en version diesel, le Lodgy restera imbattable dans sa catégorie avec un prix qui sera de 14 900 euros, selon Les Echos. L'annonce de la commercialisation de la nouvelle gamme de Dacia, donne du grain à moudre à tous ceux qui avaient critiqué Renault lors de l'inauguration de son usine à Tanger. Entre «erreur stratégique», «scandale d’Etat» et «usine perdant-perdant» pour le Maroc et la France, Renault avait reçu toutes formes de critiques.
Le «Made in France» qui avait fait une entrée fracassante dans la campagne présidentielle, revient donc en force à quelques semaines du 1er tour de l'élection. Eric Besson, et tout le gouvernement Sarkozy, se trouve ainsi en première ligne pour affronter les critiques des opposants. Le ministre de l'Industrie avait déclaré à l'époque sur BMF que «les voitures Dacia produites dans l'usine Renault de Tanger seraient vendues de façon marginale en France et qu'elles étaient avant tout destinées au Maghreb», rapporte Marianne2.fr.
Carlos Ghosn s'explique
Déjà, le PDG Carlos Ghosn avait défendu les décisions du groupe en évoquant la nécessité de produire le low cost dans les pays où la main d'œuvre est abondante, qualifiée, et bon marché pour assurer, sur le marché, la compétitivité des véhicules produits. Cette fois, le directeur général délégué de Renault, Carlos Tavares, réitère et soutien à 100% la stratégie actuelle du groupe. Sur un marché européen en baisse, «il y a une très grande logique à fabriquer les modèles là où on peut les rendre compétitifs […] Alors que nos concurrents sont obligés, dans une démarche désespérée, de pratiquer des rabais excessifs, au risque de détruire de la valeur, nous avons inventé une façon de faire des profits plus efficace», explique au Figaro Carlos Tavares, le directeur général délégué de Renault. A noter que le low-cost, la gamme «la plus rentable de l'entreprise», dégage des marges bien supérieures à 6%.
Une stratégie industrielle qui risque de ne pas peser lourd face aux tentations populistes des candidats à l'élection présidentielle. Nul doute que pour se défendre, Nicolas Sarkozy saura dire le contraire de ce qu'avait avancé un de ses ministres. Ca ne sera pas la première fois !