Consommer des burgers, des lasagnes, des nems, du foie gras ou du champagne sans alcool entre autres... de manière licite. Une aubaine pour les musulmans qui ont adopté pour la majorité d’entre eux, la culture de la distribution à grande échelle et de la restauration rapide. Lors de la Convention France-Maghreb qui s’est tenue du 29 septembre au 1er octobre dernier à Marrakech, des réflexions ont abouti à une volonté de mettre en valeur le secteur du halal «quasiment ignoré par les stratégies commerciales marocaines».
Plusieurs pays pionniers dans le domaine dont la Turquie, la Malaisie, la France ou la Belgique viendront partager leurs expériences à Meknès. La liste des participants n’est pas encore dévoilée. L’évènement constituera néanmoins, selon les organisateurs, «une vitrine unique de l'offre marocaine, maghrébine, et internationale du halal».
Des potentialités à la clé pour le Maroc...
La création de ce rendez-vous business résulte des grandes perspectives de développement qu’offre le «halal marocain». Véritable hub économique entre l'Europe et l'Afrique, le Royaume s'impose comme une «plate forme stratégique de rencontres économiques» mais surtout «d'exploitation de produits labellisés halal destinés à l'export». Le marché du halal pèse plus de 500 milliards de dollars et représente près de 16 % du poids de l’industrie alimentaire mondiale. Mieux, le business enregistre une croissance de 10 % par an. Chaque année, ce sont cinq milliards d’euros de bénéfices qui sont engrangés en France, révélait à Yabiladi Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman. Un marché juteux à tel point que des industriels maghrébins à l’instar de Koutoubia cherchent à conquérir le marché européen.
...Dont il ne bénéficie pas pour le moment
L’exportation des produits animaux et d’origine animale ainsi que des aliments pour animaux est soumise à des dispositions législatives et réglementaires exigées par les pays destinataires des produits. Un verrouillage subsiste à ce niveau puisque les exportations de viandes et dérivés marocains sont interdites vers le marché Européen pour des raisons phytosanitaires. L’absence d’une norme certifiant les produits halals constitue également un frein.
En attendant, la mise en place prochaine au Maroc d'un label halal officiel devrait permettre aux entreprises locales et internationales de «gagner en confiance auprès de millions de consommateurs de plus en plus soucieux de la traçabilité des produits qu'ils consomment au quotidien».