Les industriels maghrébins comptent investir le marché du halal européen, notamment celui de la France. Ils réfléchissent sur les moyens d’y parvenir dans le cadre de la 10e Convention France-Maghreb qui se tient du 29 septembre au premier octobre dans la ville ocre. «Cette année, nous mettons en valeur le secteur du halal qui a été quasiment ignoré par les stratégies commerciales marocaines. C’est un débouché important pour les produits nationaux, dès lors que la normalisation et la labellisation sont mises au cœur des politiques économiques» déclare Mohamed El Ouahdoudi, président et fondateur de la Convention.
Le Maroc, selon les organisateurs de ce rendez-vous annuel, «doit se positionner rapidement sur ce créneau». Un marché qui vaut pas moins de 550 milliards d’euros dans le monde. La France à elle seule a un chiffre d’affaires du halal qui s’élève à quelques 8 milliards d’euros.
Les préalables
Toutefois, la mise en place d’un label hahal marocain international capable de percer les marchés étrangers,exige avant tout la mise à niveau de la production agricole qui est pour le moment restreinte. Le ministère du Commerce et de l’Industrie compte présenter sa stratégie en ce qui concerne cette première étape de labellisation. Après ce travail en interne, il s’agira, dans une seconde étape, de convaincre les interlocuteurs européens pour lever les barrières sur l’importation de viandes en provenance du Sud.
Avec la polémique qui entoure le marché du halal de certains pays européens, notamment celui de la France, l’arrivée de produits maghrébins devrait permettre de restaurer la confiance des consommateurs musulmans. Un vœu ardent pour les opérateurs marocains et des pays voisins qui y voient tout naturellement un bon moyen de booster les échanges entre la France et ses voisins du Sud méditerranéen. En effet, ces échanges commerciaux se chiffrent actuellement à plus de 22 milliards de dirhams, mais largement au profit de l’hexagone.
Le faible niveau des échanges intermaghrébins, à moins de 3%, explique en partie l’important manque à gagner des entreprises de ces pays d’Afrique du Nord. Les congressistes de la 10e Convention France-Maghreb espèrent porter le volume de ces échanges dans le Maghreb à 10%. «C’est un objectif réalisable compte tenu du potentiel existant», fait savoir Mohamed El Ouahdoudi. «Si on parvient à rééquilibrer les relations commerciales intermaghrébines, en faisant du lobbying du côté européen et maghrébin, les entreprises des deux rives seront gagnantes», pronostique le président de cette convention qui regroupe cette année près de 250 congressistes et 30 entreprises.