Il n’en fallait pas plus pour réactiver la politique du chiffre de l’administration française. Najlae est placée en garde à vue et expulsée sans délai, le samedi 20 février dans la matinée. Tous ses droits ont été bafoués car elle n’a pas pu saisir la justice pour les violences subies. A son arrivée à Casablanca, la lycéenne a été de nouveau arrêtée par la police marocaine, comparue immédiatement avant de sortir libre du palais de justice. Elle est encore soutenue par le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui espère obtenir rapidement son retour en France. Quant à son frère, il n’a toujours pas été inquiété par la justice selon France 3.
Le Collectif Orléanais des Droits des Femmes, RESF et l’association féministe "Ni Putes Ni Soumises", ont tous dénoncé vigoureusement cette expulsion. Des élus du Loiret ont fait de même. L’expulsion de femmes victimes de violences est fréquente en France. Dans le Loiret, l’affaire Najlae est le quatrième cas de femme battue et menacée d’expulsion – ou expulsée – en quelques mois.
La lutte contre les violences faites aux femmes est une "grande cause nationale" en 2010. Le gouvernement français l’avait annoncé en novembre 2009. Visiblement les quotas d’expulsions sont plus importants que la défense des femmes victimes de violences. Pire encore, ces faits se sont déroulés à quelques jours de l’examen, le 25 février par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi sur la protection des victimes, la prévention et la répression des violences faites aux femmes.
Reportage sur France 3