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Grand Angle

Révision de la Circulaire Guéant : Le collectif des étudiants étrangers mis à l'écart

Ils ont été 27 977 signataires à s'opposer à la circulaire Guéant. Leur mobilisation a porté ses fruits. La fameuse circulaire sur les étudiants étrangers est revue. La décision émane du ministre français de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez.

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Claude Guéant, ministre de l’Intérieur a qualifié, mercredi après-midi, de «malentendus» la polémique qui s’est produite autour du sujet. S’exprimant sur RTL, le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez a indiqué qu’une instruction verra le jour le mercredi dans la soirée pour permettre, uniquement aux étudiants étrangers «à haut potentiel», c'est à dire les étudiants titulaires d'un master, de rester travailler en France. Le permis de travail en hexagone va donc être traité au cas par cas et c’est aux préfets de valider cette instruction.

Le Collectif du 31 mai marginalisé

Pour faire face à «ces nouvelles difficultés» les étudiants étrangers diplômés de l’enseignement supérieur français se sont réunis dans un collectif appelé le «Collectif du 31 mai». Ce collectif a souligné, dans un communiqué publié sur leur page Facebook, qu’«une nouvelle fois, un texte sans concertation préalable» voit le jour. Et d’ajouter :  «Et pourtant, nous leur avons tendu la main pour être reçus et présenter nos propositions et les remontées du terrain. Parce qu'ils ne savent pas ce qu'il se passe en vrai. A quoi sert un nouveau texte préparé dans les mêmes conditions que le précédent : tout seul dans son coin ? Et qui de la coexistence d'une nouvelle instruction et de la circulaire du 31 Mai : les préfets auront-ils le choix de l'application ? Trop de calfeutrage, pas de leçons retenues du passé».

Des mesures dissuasives

Pour ces étudiants le gouvernement français ne semble pas prêt à renoncer à sa «politique de maîtrise de l’immigration». Cette réunion qui s’est tenue pour temporiser les angoisses et qui a rassemblé les ministres de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, de l'Intérieur, Claude Guéant et du Travail, Xavier Bertrand, les présidents des grandes écoles, les présidents d'universités et les directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, vient pour retourner un peu plus le couteau dans la plaie. Dans un article publié dans le journal électronique «La Tribune», Stéphan Bourcieu, enseignant-chercheur en management stratégique et directeur du Groupe ESC Dijon Bourgogne indique que «le gouvernement reconnaît ainsi le caractère inefficace et antiéconomique de cette disposition qui visait à restreindre l'embauche d'étudiants étrangers diplômés dans des entreprises localisées en France. Conséquence d'une mobilisation très large, allant du patronat aux syndicats, en passant par les universités, les grandes écoles... Ce revirement ne met néanmoins pas fin à la politique de durcissement des conditions d'études des étudiants étrangers en France».

Rappelons que face à la forte mobilisation des intellectuels, du patronat, de l’opposition et des étudiants, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a annoncé le 23 décembre qu'il adapterait sa circulaire concernant les étudiants étrangers mais on constate au final que les mesures dissuasives demeurent. Aussi, depuis septembre 2011, les étudiants étrangers doivent justifier de ressources mensuelles atteignant les 620 euros, contre 460 euros auparavant. Quant à la loi de finances 2012, elle prévoit que le renouvellement d'un titre de séjour étudiant coûte, depuis le 1er janvier 2012, entre 200 et 385 euros contre 55 à 70 euros auparavant. Ces deux mesures sont toujours d'actualité bien qu'elles aient suscité la colère des étudiants étrangers et de leur soutien.

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