Menu

Grand Angle

Benchemsi : Pourquoi il a quitté le Maroc

Ahmed R. Benchemsi, ancien directeur de publication des hebdomadaires francophone Tel Quel et arabophone Nichane, parti aux Etats Unis à la fin 2010, expose les moyens utilisés, aujourd’hui, par le pouvoir pour limiter la liberté de la presse au Maroc, dans une tribune sur le site de la Nieman Foundation for Journalism at Harvard. Pour la première fois, le journaliste explique clairement son départ : les pressions financières que subit la presse marocaine de la part du pouvoir.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

«Beaucoup de pionniers de la presse ont abandonné et quitté le pays laissant derrière eux un paysage médiatique de plus en plus soumis. Au sein des directeurs de publications de ma génération, j’ai été le dernier à partir.» Dans une tribune publiée, hier, jeudi 15 septembre, sur le site de The Nieman Foundation for Journalism at Harvard, Ahmed Reda Benchemsi (ARB), l'un des plus célèbres journaliste du Maroc, explique enfin son départ, en fin d’année 2010 de la direction de publication de l’hebdomadaire francophone et du royaume.

«Le palais royal a finalement récupéré la main quand il a compris que le talon d’Achille de la presse était l’argent. [...] Depuis que la monarchie contrôle les grandes entreprises du Maroc, le secrétariat royal a un moyen de pression sur la plupart des grands annonceurs. Donc, quand l’ordre a été donné d’arrêter d’acheter de la publicité dans les journaux indépendants, toutes les grandes compagnies l’ont respecté», explique ARB. La soumission progressive de l’ensemble de la presse l’a conduit à finalement quitter son poste pour partir aux Etats Unis.

Même s’il se contente de parler de «la presse indépendante» plutôt que de Tel Quel directement, ARB avance, là, une explication convaincante de son départ. Le 25 décembre 2010, dans un édito de Tel Quel, il avait seulement affirmé : «Chacun, bien entendu, est libre d’émettre les interprétations qui lui semblent pertinentes. L’explication, mon explication, est lucide autant qu’apaisée : si je pars, c’est qu’il arrive un moment, dans la vie de chacun, où il faut savoir prendre de la distance et oser de nouvelles expériences. L’heure est venue pour moi de répondre à l’appel de prendre le large, de continuer mon apprentissage ailleurs, autrement»

Aujourd’hui, les accusations sont claires : la disparition du Journal Hebdomadaire, le 25 janvier 2010 et de Nichane, le 1er octobre 2010 puis son propre départ de la direction de Tel Quel, fin décembre de la même année, se sont faites, selon-lui, par la volonté du Palais Royal.

Le web : nouveau bastion de la liberté de la presse

Si Benchemsi se pose en chevalier blanc de la liberté de la presse, en annonçant avoir été le dernier à partir de sa génération, il reconnait tout de même que d’autres ont voulu continuer à exercer un travail de journalistes indépendant du pouvoir, en particulier avec le Mouvement du 20 février.

«Aujourd’hui la critique audacieuse se déroule principalement sur internet. Certains d’entre nous qui ont rompu avec la presse écrite, tentent à présent de lancer des portails d’information web – pour constater finalement que pour cela aussi nous avons besoin d’annonceurs et d’argent», conclut, amère, l’ancien directeur de publication. Par ces mots, il fait référence au site Goud.ma dont le sous-titre n’est autre que «Dima Nichane» (Toujours Nichane) parce qu'il réunit l'ancienne équipe de journalistes de Nichane et à Lakome.com, créé par Ali Anouzla et dont la version francophone est dirigée par Aboubaker Jamaï ancien du Journal Hebdomadaire. Et Yabiladi.com ?

Maroc : Evolution de la liberté de la presse

Ahmed Benchmesi analyse, dans le cours de sa tribune, l’évolution de la liberté de la presse au Maroc, dans laquelle il replace sa propre expérience. Pour lui, 4 périodes prédominent. La première, depuis l’indépendance jusqu’à la fin du règne de Hassan II, où la presse était partisane. La seconde, avec le début du règne de Mohamed VI, où est née et s’est développée une presse indépendante et critique à l’égard du pouvoir de Hassan II. La troisième, période de transition, marquée par la volonté du pouvoir d’empêcher les journalistes de critiquer le palais royal actuel, mais sans y parvenir totalement : impossible de faire ouvertement pression sur la presse sans risquer de perdre son crédit démocratique aux yeux de l’occident. La quatrième marque la reprise du contrôle de la presse par le palais royal par la biais des finances des journaux et de leurs annonceurs. 

Eh oui
Auteur : Khi Psy Gamma
Date : le 19 septembre 2011 à 13h45
Cher Vidaloca,

Je ne connais pas personnellement ARB pour confirmer ou infirmer vos propos. Je n'ai pas non plus réagi pour le défendre, mais pour défendre le droit de tout le monde à discuter des problèmes qui fachent et de ne pas tomber dans la xénophobie ou le sectarisme primaire comme l'on fait certains commentateurs de cet article.

Qu'ARB ait oui ou non tort ou raison là n'est pas la question. Il a eu du succés car tout était vierge autour de lui, et ceux qui avaient soif d'information de qualité n'avaient pas d'autres alternatives.

Je reconnais le renversement de la ligne éditorial de TELQUEL qui a viré dans le sensationnel creux (comme le n 487 où l'analyse ne dépasse pas le niveau d'un première année en école de journalisme).

Mais concédez quand même qu'il existe bel et bien une friche journalistique qui laisse les lecteurs exigeants assez perplexe. Alors oui, mieux vaut se rabattre vers des journeaux plus "nobles" comme jeune afrique ou Zamane (qui est pour moi l'une des rares publications de qualité dans ce pays à 60% analphabète)
le problème...
Auteur : vidaloca
Date : le 19 septembre 2011 à 10h10
le problème, le vrai problème c'est prendre le citoyen pour une cruche, et vouloir inlassablement nous faire croire (gober) que le magazine était contre pouvoir, alors que Benchemssi était de la partie de toutes les soirées mondaines, celles de ceux qu'il critique dans son édito et magazine et DONT IL FAIT PARTIE.

Le problème ce n'est pas de critiquer, pouvoir, makhzen, musulman, sexe, alcool et j'en passe les sujets super ultras redondants..il peut en parler autant qu'il veut, mais qu'il ne se prétend pas JOURNALISTE, si de par sa dite conviction et envie de changer il n'était pas capable de se focaliser sur les vrais problèmes du marocain, scandale de LYDEC, les inondation d'Angfou ou zid ou zid..certainement tu vas me dire que c'est en focalisant sur le pouvoir qu'il dénonce..faux !
mais encore...
Auteur : vidaloca
Date : le 19 septembre 2011 à 09h41
La presse n'a rien de mieux à proposer, parce que le citoyen ne le réclame pas, quand on voit que ces journaux à sensations en plus de chance d'être lus qu'un Jeune Afrique par exemple (qui est un peu plus crédible à mes yeux personnellement) qu'un tel quel ou akhbar maghribya ou aller même juste fouiner sur internet, histoire d'alimenter un peu son âme, maintenant que tout est à sa disposition y a réellement lieu de se poser de VRAIES questions aussi de notre côté. (je parle en général et non d'exeptions).

Telquel n'est ni plus ni moins un coup de Poker pour Benchemssi qui a été soutenu par le pouvoir, et j'insiste sur cela, et s'il me lit, il saura certainement à quoi je fais allusion.
Tout à fait d'accord
Auteur : Khi Psy Gamma
Date : le 19 septembre 2011 à 01h19
J'ai eu, tout comme vous, la tristesse de me rendre compte que TElquel devenait plus un tabloid a sensations qu'un magazine d'informations. Accumulant les articles creux et bâclés avec pour ligne de mire le roi à toutes les sauces.

Néanmoins, tout comme le journal hebdo, ce magazine a porté une voix dissonante aux discours remplis à ras bord d'autosatisfaction lancés par les officiels et les organes de presse qui leurs sont proches.

Maintenant la presse nationale n'a rien de mieux à proposer, ce qui est dommage.
simplement ...
Auteur : ichiadmia
Date : le 18 septembre 2011 à 19h01
mais c'est pas ce qu'il a fait il a prefere la fuite et la vie aisee.
Ce qui prouve qu'il n' a pas d'opinion propre a lui ou que c'est un lache incapable d'affranchire les obstacles.

en plus moi ce qui m'agace c'est le fat que cette chaudier le classifie comme etant l'un des plus celebres journaliste au Maroc.
Un journalistequi merite son titre, d'abord c'est quoi ?
ils sont tres tres rares les journalistes dans ce monde, pas seuelemtn au Maroc.
Est ce que ce que vous Chaudier et Benshemsi vous arrive si vous declarer qu'un juif ca pue dans une publication ? alors respecter les limites de chaque pays.
Oui pour la presse libre, mais moi je veux rien savoir sur qui a baiser qui.
un sujet de taille pour Benshemsi ou tout qui se declare journaliste,
Qu;est ce qui reelement passe a la Swissair 111.
qui a commander le 11 septembre?
Comment la famille Ben laden a pu sortir des USA quand tous les aeropports ont ete ferme?

Et si Benshemsi est parti par ce qu'il na pas le talent d'attirer des lecteurs tout simplement,
la vie privee des membres du gouvernemnt ne m'interresse pas, car je ne veux pas voir la mienne publiee surtout si on la relate avec moins de verite et plus de mensonge
une partie des marocains n'est plus sensible au question religieuse et sexe, ... et enfin ce genre d'article sa pulluelent sur le net, poukoi alors je vais en payer le prix.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com