«Nous n’avons aucune connaissance de l’éventuelle présence du Polisario dans les rangs de Kadhafi. Ils [les hommes du Polisario] le soutiendraient, nous n’avons aucune connaissance de cela. Nous ne pouvons accuser personne», répond Moustapha Abdeljalil, président du Conseil National de Transition (CNT) à une question qui lui a été posée, le 24 août (date donnée par l’agence Sahara Press Service), lors d’une conférence de presse filmée par Al Jazeera, à Benghazi. Cette vidéo, postée par l’agence sur Youtube, semble n’avoir été visible que sur son site jusqu’à ce que Lakome.com, hier, ne la relève.
Le jour même de l’intervention du président du CNT, le site Geotribune.com affirmait que le CNT détenait 556 mercenaires du Polisario, selon «une source haut placée au CNT». Selon celle-ci ces prisonniers, arrêtés dans la ville de Zawiya et du complexe militaire de Bab El Aziziah, à Tripoli, ont été transférés à Benghazi pour être, à terme, traduits en justice. D’autres hommes en armes du Polisario auraient été tués dans des combats. Une information relayée, dès le 25 mai, par la Map.
Les accusations portées contre le Polisario et Kadhafi, dans le cadre de la rébellion libyenne, ne sont pas nouvelles. Le 26 février, déjà, la Map affirmait que «des éléments du Polisario [avaient] été recrutés par le régime libyen pour mater l'insurrection, protéger la capitale Tripoli et récupérer d'autres villes contrôlées par les manifestants.» Information d’autant plus plausible que les relations entre la Libye de Kadhafi et le Maroc ont souvent été orageuses et que chaque pays a su exploiter les faiblesses de l’autre.
Le 20 avril, dans une tribune de The Telegraph, Con Coughlin affirmait, à son tour, qu’un ancien membre du camp Kadhafi, avait fait parvenir à l’Otan les détails de l’accord passé par ce dernier avec 450 mercenaires recrutés auprès du Polisario [Sahara occidental, selon les mot de Con Coughlin]. Ils auraient été payés 10 000 dollars pour combattre pendant deux mois pour le colonel.
Moustapha Abdeljalil, président du Conseil National de Transition (CNT), en conférence de presse, le 24 août