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Grand Angle

Libye : Malgré les tentatives de l'Algérie, l’accord de Skhirat résiste

Deux ans après sa signature et malgré les nombreuses tentatives du voisin de l'Est de l’enterrer ou du moins de le contourner, l’accord de Skhirat résiste. Un acquit pour le Maroc dans sa course au leadership maghrébin.

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L’accord de Skhirat reste central dans le dialogue libyen / Archive - DR
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Le 17 décembre 2015 à Skhirat, des factions libyennes signaient un accord de réconciliation nationale sous l’égide des Nations Unies. Depuis, la petite ville à environ 20 km au sud de Rabat, est aux devants de l’actualité internationale à chaque fois que le bourbier libyen est évoqué. En témoigne le dernier communiqué du Conseil de sécurité, rendu public le jeudi 14 décembre.

Les Quinze réaffirment en effet que deux ans après sa signature à Skhirat, «l’Accord politique libyen demeure le  seul cadre viable pour mettre un terme à la crise politique en Libye et qu’il est fondamental de l’appliquer en vue de la tenue des élections et de l’aboutissement de la transition politique».

De toute évidence, cet appui est de nature à réjouir les officiels marocains qui n’ont eu cesse d’insister sur le maintien de ce cadre comme une base crédible d’une solution à la crise tout en reconnaissant qu’il n’est pas figé. Une position affirmée par le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, à l’occasion de ses entretiens, à Rabat le 8 mai 2017, avec le président du parlement libyen (siégeant à Tobrouk et proche du maréchal Khalifa Haftar), Aguila Salah.

La Libye, autre terrain de course au leadership entre le Maroc et l’Algérie

A l’initiative de l’Algérie, plusieurs tentatives ont été prises en vue de tourner définitivement la page de Skhirat et créer les conditions d’un nouveau cadre de négociations entre les acteurs du conflit en Libye.

Le voisin de l’Est a d’abord commencé par opérer une réduction des membres du groupe des «Pays voisins de la Libye» à seulement l’Egypte et la Tunisie, donnant ainsi un carton rouge au Soudan, Niger et Tchad. Pourtant l’ancienne composition avait déjà au compteur 7 réunions dont la dernière en date remontait au 1er décembre 2015 à Alger, soit deux semaines avant la conclusion de l’accord de Skhirat.

Ce pas franchi, sa diplomatie s’est ensuite rapproché d’Ahmed Miitig, le vice-président du conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale (GNA), le maréchal Khalifa Hafter et le président du parlement libyen (siégeant à Tobrouk), Aguila Salah. En avril dernier, son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, alors chargé du Maghreb et de l’Afrique, avait effectué une tournée à Tripoli, Misrata, Bengahzi, el Beyda, Zenten. Un périple qui a provoqué des grincements de dents chez certains belligérants libyens.  

Malgré le coût financier de cette offensive diplomatique, les résultats laissent à désirer. Pire, le voisin de l’Est n’a pas été convié à prendre part à la réunion sur la Libye, tenue le 29 novembre à Abidjan en marge du 5e sommet UA-UE. Le Maroc y était représenté par le roi Mohammed VI.

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