Le Maroc présentera officiellement jeudi 21 septembre, à la 36e session du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies, ses réponses aux recommandations formulées dans le cadre de l’Examen périodique universel. On sait déjà que le royaume a répondu favorablement à 191 recommandations, dont 168 qui seraient en cours de mise en œuvre et 23 d’ores et déjà appliquées. Les autorités marocaines ont en revanche refusé partiellement 18 recommandations et en ont rejetées catégoriquement 26 formulées par le CDH.
Un rejet qui suscite déjà des réactions dans les rangs des défenseurs des droits de l’homme. Contactée ce mercredi par Yabiladi, Al Karama Foundation, ONG qui a pour cheval de bataille la défense des droits de l’homme dans le monde arabe, ne manque pas d’exprimer son inquiétude. «Nous sommes inquiets de constater que le Maroc a rejeté des recommandations telles que celle formulée par la Suède et des États-Unis de ‘mettre un terme aux poursuites engagées à l’encontre de journalistes, en vertu du Code pénal’», nous confie Rachid Mesli, directeur juridique d'Al Karama Foundation.
«Après les réformes constitutionnelles de 2011 et les différentes mesures prises pendant cette période, nous aurions espéré que le Maroc jouerait un rôle moteur pour les droits de l'homme dans la région. Al Karama est surprise du rejet d'une telle recommandation.»
Nécessité d’une mise en œuvre effective des recommandations
L’ONG basée à Genève commente également les recommandations acceptées par le royaume. «Nous espérons que les recommandations acceptées par le gouvernement marocain seront effectivement mises en œuvre, notamment celle formulée par le Portugal de ‘prendre des mesures concrètes pour renforcer sa coopération avec les procédures spéciales de l’ONU, en particulier celles du Conseil des droits de l’homme’», poursuit Rachid Mesli. «À ce titre, il est primordial de mettre en œuvre les avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire, réclamant la libération des détenus condamnés à l'issue de procès inéquitables et sur la base d'aveux obtenus sous la torture», fait-il remarquer.
Créée en 2004, Al Karama Foundation fait office de trait d’union entre les victimes et les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme et œuvre pour l’instauration d’un véritable Etat de droit dans les pays de la région.
Rappelons que le Maroc a fait le point sur les recommandations qu’il accepte et celles qu’il refuse, dans un document repris cette semaine sur le site du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. La présentation de ce rapport, prévue jeudi après-midi, sera effectuée par Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’homme.