Yabiladi.com: Y a-t-il eu des évolutions ces dernières années concernant la kafala en France ?
Malika Bouziane : Oui, la kafala n’est plus un sujet tabou, même si certains conseils généraux font encore la sourde oreille. Nous nous apercevons que les parents dont les capacités financières, psychologiques, matérielles ont été vérifiées se voient attribuer le visa pour leur enfant.
Par contre la kafala n’est toujours pas considérée comme une adoption, mais plutôt comme une tutelle ou une délégation, alors que dans les faits, c’est beaucoup plus que cela, c’est une histoire qui se construit entre les enfants et les parents, une histoire qui va durer toute une vie.
Les parents qui peinent à obtenir un visa pour ramener leur enfant, comment s'y prennent-ils?
Ils font des recours gracieux ou en référé, certains vont obtenir satisfaction d’autres non. Mais il faut savoir aussi que le refus de visa est souvent dû au fait que c’est une kafala intra familiale, que les parents biologiques de l’enfant sont encore vivants. C’est l’intérêt supérieur de l’enfant qui est pris en compte.
Au niveau de votre association, les parents adoptifs sont-ils uniquement de nationalité marocaine ou ont-ils la double nationalité?
La majorité de nos adhérents ont la double nationalité, et ils se tournent vers leur pays d’origine pour recueillir un enfant et lui apporter amour et sécurité. Ils suivent un parcours qui ne diffère en rien de celui pris par les parents qui se tournent vers l’adoption internationale.