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Grand Angle

Liberté digitale : Le Maroc partiellement libre selon Freedom House

D'après l'organisme Freedom House, la plupart des pays du monde accusent un déclin de la liberté d’Internet ces six dernières années. En 2016, le Maroc est classé 34e sur 65 pays selon le rapport annuel de l’ONG. Détails.

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Au Maroc, la liberté d’Internet a reculé d’un point entre 2015 et 2016, selon Freedom House. / DR
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En matière de liberté digitale, le Maroc, «partiellement libre», est à mi-chemin vers un accès sans obstacle à Internet et la liberté d'expression, selon le dernier rapport de Freedom House, un organisme de surveillance basé à Washington «indépendant et dédié à l'expansion de la liberté dans le monde».

Les 65 pays passés au peigne fin par l'organisme reçoivent une note de 1 à 100, ceux se rapprochant de 1 étant les plus libres. En tête du classement se trouvent respectivement l’Estonie (6 points), l'Islande (6) et le Canada (16), tandis que l'Iran (87) et la Syrie (87) en occupent les dernières places, juste devant la Chine (88) qui ferme la marche.

Avec une note de 44 sur 100, le Maroc est quant à lui ex-aequo avec l’Indonésie et le Sri Lanka en terme de liberté d’Internet. A l'échelle du Maghreb, le royaume est largement devancé par la Tunisie, le pays du Jasmin ayant récolté une note de 38. En revanche, la Libye est loin derrière (58), quand l'Algérie et la Mauritanie ne figurent pas dans le classement.

La période de l’étude s’étend de juin 2015 à mai 2016. Elle prend donc en compte le blocage de la Voix sur IP (VoIP) par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Bien que levée au début du mois de novembre, cette restriction avait eu un large écho international.

Un gant de velours

Plus grave encore : les autorités marocaines utilisent des moyens nuancés pour limiter le contenu en ligne et restreindre les droits des utilisateurs, fait remarquer le document. Si la censure des contenus est relativement épargnée, le Maroc conservant une note de 9 sur une échelle croissante de 0 à 25 (du plus libre au moins libre), les violations des droits d’utilisateurs stagnent à 23.

Sur le plan régional, au Maroc comme au Koweït, Freedom House pointe du doigt la situations des professionnels de l'information et des militants de la société civile, lesquels se sont retrouvés sous le coup d'une série d'arrestations en 2015. Le harcèlement juridique et les pénalisations sont autant de facteurs qui ont fait reculer le Maroc dans le classement.

Si les sites web sont rarement bloqués, il n'empêche que les lois antiterroristes imposent de lourdes charges sur les intermédiaires et peuvent engendrer la fermeture de certains sites d'information. Même s'ils sont plus libres que la presse papier ou la télévision, les médias en ligne sont soumis à certaines contraintes, en raison de la répartition parcimonieuse de la publicité et de l'autocensure face aux procès de journalistes, de plus en plus fréquents.

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