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Grand Angle

Al Jazeera English mélange Fikri, Bouazizi et blocage de la VoIP pour faire le lien avec le printemps arabe

La chaîne qatarie tente une comparaison hasardeuse entre le blocage de la VoIP au Maroc, le drame d’Al Hoceima et le suicide du Tunisien Mohamed Bouazizi en 2010. Un cocktail explosif pour rappeler un remake du printemps arabe. Détails.

Publié
Une manifestation à Al-Hoceïma, le 30 octobre 2016, après la mort de Mohcine Fikri. / Ph. Fadel Senna, AFP
Temps de lecture: 2'

Al Jazeera English s’emmêle les pinceaux. Dans une courte vidéo d’1 min 36, la version anglaise de la chaîne qatarie aborde le décès tragique de Mohcine Fikri, survenu vendredi 28 octobre à Al Hoceima, broyé par une benne à ordures.

La vidéo, ponctuée de courtes phrases rappelant les principaux faits, revient sur la vague de protestations qui a déferlé sur le royaume, notamment à Al Hoceima, Casablanca et Rabat. «On est venus pour condamner le crime odieux perpétré contre le martyr Mohcine Fikri», clame une manifestante. Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, apparaît également plus loin : «Nous avons reçu des consignes strictes de la part de Sa Majesté le roi Mohammed VI pour mener une enquête minutieuse qui déterminera les responsables» du drame, déclare-t-il.

Puis, passant du coq à l’âne, Al Jazeera English évoque le blocage de la VoIP sur fond de vaste manifestation, laissant croire que la décision des opérateurs téléphoniques du royaume a été déclenchée tout récemment à la suite des mouvements de protestation populaires de ce week-end.

Des images «décontextualisées»

Enfin, la vidéo revient sans transition sur la tentative de suicide du Tunisien Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010, dont le décès quinze jours plus tard, le 4 janvier 2011, avait été le déclencheur des révoltes du Printemps arabe. Ce marchand de fruits s’était immolé par le feu à Sidi Bouzid, ville du centre tunisien mis au ban par le pouvoir de Ben Ali, pour protester contre la confiscation de sa marchandise par les autorités.

Les destins croisés des deux hommes, dont ils ont semble-t-il perçu la saisie de leurs produits comme une (énième) humiliation, ont d’ailleurs été largement commentés dans la presse étrangère. «Mohamed Bouazizi appartenait à la Tunisie de l'intérieur, celle qui est méprisée par Tunis depuis trop longtemps. Mohcine Fikri appartenait au Rif. Sa mort atroce a de tristes résonnances avec l’allumette grattée en décembre 2010 par Mohamed Bouazizi», lit-on dans une chronique du Point. «Le vendeur de poisson tué à Al-Hoceima est-il le Mohamed Bouazizi marocain ?», titre encore un article de Slate Afrique, quand le Dauphiné parle d’un «scénario à la Bouazizi».

Si les points communs abondent, on note cependant quelques disparités : le Tunisien s’est suicidé alors que le trentenaire d’Al Hoceima - contrairement à ce qu'on pu avancer précipitamment certains médias - s'est opposé à la destruction de la marchandise et a été tué, comme l'indique la qualification des faits (homicide) par le procureur du Roi. Mais dans cette volonté de rapprocher les deux situations, l'allusion au blocage de la VoIP (comme ce fut le cas d'Internet lors des révoltes en Tunisie ou en Egypte) semble pour le moins tirée par les cheveux. Alors, simple approximation journalistique d'Al Jazeera English ou impatience de voir la saison 2 du Printemps arabe ?

Prudence!
Auteur : bouza75
Date : le 01 novembre 2016 à 23h23
La plupart des journaux Français traitent de ce drame en faisant le rapprochement avec l'affaire Bouazizi. Des parallèles sont fait sans aucune hésitation et des tentatives ici ou là pour inclure le roi sont réalisées. La presse Française n'a jamais portée le Maroc dans son cœur et elle s'emploie aujourd'hui à allumer un brasier qui refuse obstinément de prendre. J'ai un peu fait le tour de la toile et c'est affolant le nombre d'articles et de chroniques radio et télévisées accordées à ce Drame et c'est encore plus affolant de voir la façon dont le Maroc est dépeint. A les écouter, le pays est resté dans les années 60. L'histoire libyenne et le déferlement de dizaines de milliers de malheureux depuis les cotes de l'ex colonel ne les à pas fait réfléchir. Que veulent-t-ils donc?. Si le Maroc tombe, ce n'est vint mille mais deux millions de personnes qui vont traverser le détroit de Gibraltar. Ne cédons pas aux pressions et aux manipulations de ceux qui nous veulent du mal et de ceux qui veulent nous enfoncer la tête dans le sable. Soyons plus intelligents et réglons nos problèmes de façon pacifique et civilisée.
El Jazira La Télé des menseonges
Auteur : HomLibre33
Date : le 01 novembre 2016 à 23h08
El Jazira est connue pour ses mensonges, il n'en sont pas à une manipulation près.
La hogra
Auteur : francomarocophile
Date : le 01 novembre 2016 à 21h07
J'espère que la mort de ce jeune homme va provoquer une onde de choc sans précédent pour mettre fin à cette hogra dont sont victimes beaucoup de nos concitoyens. Contrairement à ce que pensent beaucoup, cette hogra ne vient pas seulement de certains membres des autorités mais elle vient aussi du citoyen lambda et de son comportement au quotidien envers les pauvres ou tout simplement envers ceux qui sont différents.
Un exemple tout simple, rien qu'à voir comment certains traitent leur bonne ou leurs personnels, en particulier, certains arrivistes (nouveaux riches) qui se croient au dessus des autres.
Nous les marocains nous sommes aussi capables du meilleur, de la solidarité, au Maroc, on ne voit jamais des SDF malades dans les caniveaux comme á New York ou dans d'autres capitales européennes.
Nous sommes aussi un peuple intelligent car nous savons que ni le pauvre ni le riche ne sera gagnant dans le chaos,
Nous allons surmonter cette crise, n'en déplaise à nos ennemis.
Vive les marocains ensemble et solidaires et VIVE LE MAROC.
Dernière modification le 01/11/2016 21:23
Mise au point
Auteur : ashabar
Date : le 01 novembre 2016 à 19h34
La Tunisie: pays gouverné par Bourguiba à l'indépendance qui a choisi le tout arabisation orienté vers l'orient et une laïcisation du pays puis Ben Ali (formé par la CIA) qui a changé d'epouse pour une coiffeuse en cours de route qui a incrusté ses cousins, frères(de véritables délinquants) etc... ds le système politico-financier, sans renouveau le système ne tenait plus la route avec un décalage énorme entre la côte et les régions de l'interieur. Une révolution avec un faible impact car population de 10 millions d'habitants, âge médian 30 ans, bon taux d'alphabétisation et planning familial, les difficultés se trouvent dans la situation régionale(là les tunisiens subissent la géopolitique du moment). A noter que les Tunisiens ont pu retrouver une certaine liberté religieuse et d'expression... La crise que connait le secteur du tourisme dépasse le seul fait du terrorisme, là aussi l'offre Tunisienne est archi dépassée.

L' Algerie: ma foi pays complexe avec une guerre de libération qui a fait 1,5 millions de morts sans compter le génocide perpétré au début de la pénétration française dans les années 1830, à l'indépendance ils choisissent une économie planifiée à la soviétique.... jusque aujourd'hui l'état contrôle presque tout et laisse très peu de place pour les opérateurs privés et investisseurs étrangers. Les années noires sont passées par là dans les années 90 avec le début du processus de déstabilisation par les Saouds et cie(les Américains sous traitent). Le tort de l'Algérie est de ne pas reformer son économie et tirer profit de ses richesses (trop de subventions). Assise sur des richesses, l'Armée ne veut pas perdre son leadership et brader la souveraineté du pays, le plus important pour ce pays est sa souveraineté dans tous les domaines: économie, propriété privée, surface maritime etc....

Le Maroc: le Roi a bcp fait depuis son intronisation en 1999, il est le premier patron du pays en terme de chiffres d'affaires, l'enjeu est de perdurer la monarchie et y a toute une famille royale à entretenir(il serait intéressant d'avoir le nbre de personnes)... Il a compris qu'il fallait accélérer les réformes, développer les réseaux routiers, ne plus dépendre du phosphate et du tourisme pour les recettes en devises etc.... seule épine dans le pied à savoir le Makhzen qui a du mal à accepter que la population s'émancipe aussi rapidement, le prochain défi va être de remplacer le Makhzen par une gouvernance qui se préoccupe avant tout du citoyen.

Je vais vous donner un exemple simple: sur la question de l'amazigh, l'enjeu n'est pas tant son officialisation, l'adoption du tifinagh etc... le véritable enjeu est de développer les régions berberophones pour que les gens puissent rester y vivre dignement.

A méditer: rien n'est permanent sauf le changement.
diversion
Auteur : eros9999
Date : le 01 novembre 2016 à 18h26
Cela donne un aperçu des motivations de certains journalistes. C'est malheureux qu'on veuille prendre les gens pour des cons et provoquer des troubles dans un pays. Un décès dramatique, certes, mais il y a une justice qui fera son job (elle a intérêt).
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