La tournée royale en Afrique de l’Est a poussé les opposants au retour du Maroc à l’Union africaine (UA) à se mobiliser. Mercredi 26 octobre, ils ont tenu une session du Conseil de paix et de sécurité (CPS), relevant de l’UA, avec un seul point à l’ordre du jour : le Sahara occidental. Une réunion qui s’est soldée par une résolution condamnant l’expulsion par le Maroc, en mars 2016, d’environ 84 agents de la composante civile et politique de la Minurso, qualifiée par le CPS de «démarche qui menace la paix régionale, entrave les efforts régionaux et internationaux et gèle le processus de paix» et de «grave précédent».
La présidente de la Commission de l’Union africaine a ensuite pris le relais en adressant une lettre au secrétariat général des Nations unies pour réclamer la tenue d’une réunion de l’Assemblée générale consacrée à la question du Sahara.
L’Assemblée générale de l’ONU, nouveau terrain des opposants du Maroc
A trois mois de l’expiration de son mandat à la tête de l’instance, Mme. Nkosazana Dlamini Zuma entend arracher un texte de l’Assemblée générale condamnant le Royaume. Dans sa missive à l’ONU, la Sud-africaine a énuméré les «violations» commises par Rabat, pour ensuite exiger la «pleine fonctionnalité de la Minurso» et exhumer la vieille demande d’élargir le mandat de la mission onusienne à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara.
Ce recours à l’Assemblée générale fait office de «plan B» pour les opposants au retour du Maroc dans les rangs de l’organisation africaine. Il intervient après leurs revers au Conseil de sécurité où il est difficile pour eux de faire jeu égal avec un membre permanent jouissant du droit de veto, comme ce fut le cas à l’occasion de l’adoption de la résolution 2285 du 29 avril et lors de l’examen de l’affaire Guerguarate, respectivement en août et septembre dernier. A ce facteur s’ajoute le peu d’intérêt qu’accordent les Quinze à cette question par rapport aux dossiers syrien et irakien. En témoigne la seule et unique réunion tenue par la présidence russe du Conseil de paix et de sécurité de ce mois sur le Sahara occidental.
Les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont pas contraignantes mais peuvent servir, à l’occasion, d’arguments étayant les positions de ceux qui en bénéficient.