Vers 1h30, ce samedi, le ministre de l’Intérieur a annoncé les résultats définitifs de 90% des circonscriptions locales. Le PJD est arrivé premier avec 99 sièges. La formation islamiste devrait dépasser le score qu’elle a réalisé lors des législatives du 25 novembre 2011. Le PAM arrive juste après avec 80 élus. Le Tracteur a déjà presque doublé son résultat d'il y a cinq ans.
Les autres partis n’ont guère brillé. Le grand perdant est, sans aucun doute, l’Istiqlal avec seulement 31 sièges. En cinq ans, la Balance a perdu presque la moitié de son nombre de représentants. Ce résultat sonne comme un revers pour la gestion de Hamid Chabat qui rêvait de faire mieux que Abbas El Fassi en 2011.
Le RNI de Salaheddine Mezouar est dans la même situation, arrivé 4e avec 30 élus contre 52 en 2011. Le Mouvement populaire glane pour l’instant 21 siège, l’Union constitutionnelle 16, l’USFP 14, le PPS 7, le Mouvement démocratique et social 3 et la Fédération de gauche 2 seulement. A l’exception du PJD et du PAM, toutes les «grandes» formation ont enregistré des pertes.
La bipolarisation s’installe
Ces résultats confirment la bipolarisation de la vie politique. Les deux partis ennemis, le PJD et le PAM, à eux seuls, si on ajoute les sièges qu’ils pourraient remporter dans la liste nationale et les 10% des listes locales restantes, peuvent facilement s’accaparer plus de 50% des 395 sièges à la Chambre des représentants.
La "balkanisation" de la carte électorale pourrait devenir de l'histoire ancienne. Le Tracteur et la Lampe émergent donc en force. Quant aux partis traditionnels, tels l’Istiqlal, le RNI, le MP, l’USFP et le PPS, ils doivent revoir leurs stratégies. Des départs de certains leaders sont à envisager. Les bases du PI et de l’USFP bouillonnent depuis plusieurs mois.
Les législatives du 7 octobre marquent l’amorce d’une recomposition du paysage partisan. Le PAM est sur le point de supplanter les anciens partis dits «administratifs» créés sous le règne de Hassan II. Alors que le PJD s’affirme comme la première force politique au Maroc. Verra-t-on la conclusion d'une alliance entre les deux pour former le prochain gouvernement même si de prime abord, l’option semble inenvisageable ?