Panique à bord de la compagnie aérienne nationale française. Le Canard enchaîné révèle ce mercredi 5 octobre des incidents qui se sont déroulés ces derniers mois chez Air France, dont plusieurs milliers d’agents et de sous-traitants opérant sur les aéroports de l’Hexagone sont scrupuleusement surveillés par les services de renseignements.
«Une dizaine de personnes sont sous surveillance» dans le groupe, selon un fonctionnaire du renseignement interrogé par Le Canard enchaîné, relayé par Le Point. Certains salariés compteraient dans leurs familles plusieurs radicaux et seraient eux-mêmes musulmans salafistes. Ces derniers ont d’ores et déjà été limogés ou relégués à des postes moins exposés.
«Nous avons constaté plusieurs anomalies avant le départ de plusieurs vols commerciaux. Elles s'apparentent à des tentatives de sabotage», raconte encore le fonctionnaire du renseignement. Parmi ces dysfonctionnements, une panne récurrente sur des «moteurs relais» permettant aux commandants de bord de contrôler le réacteur depuis le cockpit a ainsi été décelée. De l’enquête conduite par les services de renseignements est remonté un suspect, employé d’Air France, qui «a pris la poudre d’escampette dès qu’il s’est senti surveillé», écrit le journal d’investigation. Il se trouverait actuellement au Yémen. Deux de ses collègues sont dans le viseur des renseignements. Ils pourraient avoir trafiqué des toboggans d’évacuation, qui n’ont heureusement jamais été installés.
Le Maroc disparaît au profit de la mention «Khalifa»
L’hebdomadaire satirique révèle aussi que la compagnie a porté plainte pour des inscriptions «Allah Akbar» taguées sur des trappes de remplissage de kérosène. En tout, les tags auraient été découverts sur une quarantaine d’appareils. Le réseau informatique d’Air France a également été attaqué. En décembre dernier, les annonces de sécurité sur un vol entre Paris et Amsterdam ont été programmées pour être prononcées automatiquement en arabe. Le groupe aérien avait avancé un bug informatique ; en interne, les soupçons pointaient toutefois une personne chargée du nettoyage.
Le système Géovision, grâce auquel les passagers peuvent suivre leur parcours sur une mappemonde, a également été hacké à deux reprises : la première fois, Israël avait été rayé de la carte au profit de la mention «Bande de Gaza» ; la seconde fois, c’est le Maroc qui avait disparu, au profit du terme «Khalifa».
Dernier incident révélé par Le Canard : un agent de piste aurait refusé de guider un avion qui venait d'atterrir parce que le commandant de bord était une femme.
Ces derniers mois, 73 badges d'accès aux sites de Roissy ont été retirés par le préfet chargé de la sécurité. Interrogée, la direction d'Air France, qui assure travailler en étroite collaboration avec les autorités, est formelle : le personnel et les clients «sont en sécurité absolue».