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Grand Angle

Maroc : Des acteurs associatifs appellent à ne pas manifester le 20 février

Une partie de la société civile marocaine se montre réticente quant aux appels lancés par le mouvement des jeunes du 20 février à manifester dans les différentes villes du Royaume. Des associations comme «Touche pas à mon pays» ou encore «Marocains pluriels» craignent une déstabilisation du pays, manifester serait irresponsable. Des réformes peuvent être déclenchées par voie institutionnelle et à travers les urnes.

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Temps de lecture: 3'

L'actualité marocaine est marquée par les appels à manifester le 20 février, jour que les organisateurs ont placé sous le signe de la «dignité». Les jeunes à l'origine des appels doivent faire face à une véritable campagne de dénigrement. Accusations fallacieuses, images et vidéos manipulées ont donné l'impression d'un niveau de débat très bas.

Un simple effet de mimétisme ?

Plusieurs associations marocaines veulent contrer cette impression et rehausser le niveau du débat. Sans tomber dans l'attaque personnelle des membres du mouvement du 20 février, elles appellent à ne pas manifester dimanche, estimant que des manifestations n'ont pas lieu d'être.

Ainsi, le Mouvement «Matkich Bladi», «Touche pas à mon Pays», dans un communiqué publié le 18 février, mentionne la liberté de manifester de tout citoyen marocain, un droit garanti par la Constitution marocaine.

Mais en même temps, le mouvement appelle «l’ensemble de ses membres et sympathisants à ne pas manifester ce 20 février». Principal argument : le mouvement des jeunes du 20 février ne serait qu'un «mimétisme inacceptable avec les évènements en cours au Maghreb et au Moyen Orient.» Matkich Bladi rappelle également les réformes entreprises au Maroc depuis 11 ans, en insistant sur le fait que le tissu associatif est dense de plus de 100 000 organisations, et que «depuis plus de 40 ans, le pays s’est doté du pluralisme politique».

L'association qui avait notamment appelé à participer à la Marche de Casablanca en novembre dernier reconnaît cependant que l'espace politique au Maroc «se doit d’intégrer la jeunesse marocaine. Son dynamisme et sa vivacité permettront de constituer de véritables forces de propositions et d’influer sur la vie économico-socio-politique». C'est pour cette raison que Matkich Bladi appelle à «entamer les débats et discussions qui permettent de garder avec l’ensemble de nos compatriotes marocains, un esprit de solidarité, de concorde, et d’union, afin de démontrer à l’ensemble du Monde le niveau de maturité politique atteint par le Maroc.» En résumé, selon l'association, une manifestation et les revendications des manifestants n'ont pas réellement lieu d'être, mais le clivage entre le monde politique marocain et la jeunesse du pays est un problème réel qui doit être adressé.

Revendications légitimes, manifestations dangereuses

Un ton légèrement différent apparaît dans un communiqué de l'association Marocains Pluriels, basée à Mohammedia. Cette association de dialogue entre Marocains du Maroc et de l'étranger met plus en exergue le fait qu'au Royaume, «nul(le) Marocain(e) aimant son pays prétendra que tout va bien». «Revendiquer, réclamer ses droits – en assumant ses devoirs – lutter contre l'exclusion, contre les inégalités, contre la 'hogra'... sont des actes civiques, des preuves de vitalité et d'implication d'une jeunesse!», constate l'association. Ces revendications, «dès lors qu'elles émanent du vécu et du ressenti de la jeunesse, ont leur légitimité», mais «dans ce contexte, une seule mais fondamentale question se pose à nous : La marche dont il est question servira-t-elle ces nobles objectifs ?»

Sur ce point, l'association émet des doutes, et prend ainsi une position similaire à celle d'un groupe Facebook, nommé «Débat national marocain». Deux arguments sont mis en avant. Premièrement, Ahmed Ghayet, président de l'association Marocains Pluriels estime que «rien ne me garantit que je ne serai pas manipulé, détourné, utilisé» par les leaders du mouvement du 20 février, d'autant plus que «nous ne savons même pas qui nous appelle à manifester».

Deuxième argument : s'exprimer politiquement ne doit pas forcément passer par l'acte de manifester. «De multiples moyens s'offrent à nous, au premier rang desquels le vote, mais aussi l'engagement citoyen, le militantisme associatif, l'initiative au quotidien». Selon Ghayet, «nombreux sont les espaces d'expression (radios, journaux, associations, conseils municipaux publics etc.) ouverts à notre parole.» «Investissons-les pour faire entendre nos voix», appelle-t-il. Cela serait faire preuve de «responsabilité» envers le pays, le mot clé du communiqué de l'association.

Comme Matkich Bladi, Marocains Pluriels redoute le chaos qui peut s'ensuivre d'un mouvement de contestation au Maroc. Ces associations ne tombent pas dans une logique de dénigrement. En même temps, elles soulèvent des craintes que seuls les manifestants pourront désamorcer.

justement !
Auteur : Tcheikovski
Date : le 19 février 2011 à 12h47
Justement l'heure est grave et les choses ont changé depuis les révolutions de La Tunisie et de L'Egypte. Les langues de sont déliées. Ce n'est plus comme avant et la pression est déjà là, même sur le Roi, à travers tout ce qui a été dit depuis ! Alors en faisant une manif vou ne faites pas de la pression mais de l'anti-constructif et anti-productif. Nous avons des enjeux territoriaux qui pourraient être mis KO par une manifestation où il n'y aura sûreent pas uniquement ceux qui veulent du bien au pays mais aussi ceux qui veulent son anéantissement et vous ne pouvez pas en mesurer les conséquences. Ce qui s'est passé à Lâayoune devrait servir de leçon de vigilence à tout marocain amoureux de son pays. C'est naïveté et la non méfiance qui a conduit à ce massacre! Vous prétendez que vous serez dans cette manif mais qui êtes-vous ? On ne vous connait qu'à travers un pseudo ! Nous avons toutes les raisons de nous méfier de ces tueurs, semeurs et profiteurs de troubles.
pffff
Auteur : chtichleuh
Date : le 19 février 2011 à 12h42
Quel contre argument stéril...
Nous voulons le roi mais pas ces ignorants qui nous dirigent , ils ont eu leur chance ils ont pas reussi ils degagent
Auteur : al farji
Date : le 19 février 2011 à 12h40
Je suis porte parole de personne car si tu veux le savoir je suis qu un simple agriculteur qui a commencer a travailler a l age de 7ans et je veux que mes enfants font des etudes, ait leurs chances et vivre avec dignité dans leurs pays,

J'ai juste répondu aux gens qui traitent ceux qui sont pour la manif pour des anti-Roi

Tu trouve normal qu un ouvrier gagne 50dh par jour? (je te rappelle que le prix d un kilo de viande est 70dh et qu il faut nourir ses enfants midi et soir,.Si le maroc etait bien gerer, agriculture, mines, peches, energie solaire,...........artisanat,....... tous les marocains auront au moins une securité sociale et un minimum pour vivre dignement).
erratum
Auteur : Tcheikovski
Date : le 19 février 2011 à 12h32
lire: "ne soyons pas des moutons de panurge qui se jettent à la mer parce que le premier l'a fait !"
يا قوم
Auteur : loulou35500
Date : le 19 février 2011 à 12h32
réfléchissez avant de vous lancer

je vais vous faire une comparaison avec ce qu’il se passe en France.

ici, pas d’indemnité de chômage si tu ne cotise pas!
...
ici, même avec les indemnités de chômage tu peut pas vivre!

ici, tu es obligé d’aller mendié l’assistante social ou les resto du cœur et le secours catholique pour manger un peu.

ici, même avec bac+5 tu peut travailler dans les champs dans le Sud de la France tellement ya pas de boulot!

ici, tes parents te mettent a la porte a 18 ans!

ici, t’a le droit d’avoir ton opinion, mais tous le monde s’en fout, et c’est leur opinion

ici, tu travail 40H/semaine pour 900 euros/mois, juste de quoi manger et payer un loyer, aucune économie possible.

ici, les jeunes boivent et fument de la drogue pour s’évader.

ici, il y a 15,5 millions de mal loger, ca veut dire vivant dans des foyers a 6 dans 25M², ou, sans toilettes, sans eau chaude, ou sans toit.

ici, tu peut te faire agresser ou violer dans un train sans que personne ne viennent te défendre.

ici, c’est la crise économique.

et j’en passe…

Tout ca pour vous dire que c’est partout pareil, aucun pays ne fait exception.

ca sert a rien d’appeler a une « révolution » si c’est pour détruire le peu qu’il y a, et se retrouver avec un pays en faillite.

surtout quand l’on sais que ceux qui appellent a tout casser, le font pour asseoir leur pourvoir, ce sont souvent des gens sans éducations, sans amour pour leur pays, sans vision, si ce n’est de faire d’un des plus beau pays du monde, une terre sans avenir.

réfléchissez avant de vous lancer
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