Des membres du département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont au Maroc, annonce officiellement le porte-parole de Ban Ki-moon lors d’un point de presse tenu à New York. Le Marocain Jamal Benomar, actuel émissaire de l’ONU au Burundi, fait partie de la mission mais ne la conduit pas, a précisé Stéphan Dujarric en réponse à une question d’un journaliste. Le Polisario aurait émis des «réserves» quant à la présence du Marocain dans la délégation, indique l’agence espagnole EFE citant une «source diplomatique».
Cette visite s’inscrit, a souligné Dujarric, «dans le cadre du dialogue en cours avec le Maroc» en vue d’une application de la résolution 2285 du Conseil de sécurité votée le 29 avril. Celle-ci avait notamment insisté sur «le rétablissement immédiat de la pleine fonctionnalité de la Minurso».
Ban Ki-moon présentera son rapport fin juillet
Le texte des Quinze, adopté à la majorité absolue et non à l’unanimité, avait donné un délai de trois mois au royaume et aux Nations Unies pour parvenir à un accord sur le retour des agents de la composante civile et politique expulsés par le Maroc en mars en riposte aux propos tenus par le secrétaire général lors de sa visite dans les camps de Tindouf et à Bir Lahlou dans la zone tampon. Des déclarations que Rabat avait jugé «inappropriés politiquement».
Au terme de cette période, Ban Ki-moon est tenu de présenter un rapport au Conseil de sécurité sur l’état d’avancement des négociations. Dans le cas où la Mission ne serait pas en mesure de s’acquitter de son mandat, le CS «entend examiner les meilleurs moyens de parvenir à cet objectif», laissant la porte ouverte aux différentes interprétations et son corolaire de spéculations.
La visite de la délégation onusienne intervient seulement trois jours après la décision de Ban Ki-moon de retirer la coalition arabe de sa liste noire des pays qui violent les droits des enfants en temps de guerre. Hier, il a reconnu avoir subi des «pressions» et des «menaces» de l’Arabie Saoudite. Or le Maroc est membre de la force arabe opérant au Yémen, depuis quinze mois. Bénéficiera-t-il de cette situation de faiblesse du SG de l'ONU et imposer ses conditions au retour des agents de la Minurso ? A moins que le Sud-coréen n'en profite pour afficher fermeté et détermination pour laver l’affront qu'il vient d’essuyer ?