La conférence sur le conflit du Sahara occidental que prévoyait d’organiser le Centre Bensaid Aït Idder, à Marrakech les 29 et 30 mai, a été reporté sine die. C’est le deuxième report en l’espace de deux mois, puisqu'elle était prévue intialement les 8, 9 et 10 avril. En cause : le contexte extrêmement tendu qui prévaut dans la région, depuis la visite de Ban Ki-moon dans les camps de Tindouf.
«Des Mauritaniens et des Algériens auraient conseillé les organisateurs de repousser la date de la conférence en attendant une baisse des tensions entre le royaume et le Polisario», nous confie une source proche du dossier. Une version confirmée, d’ailleurs, par le Centre dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Les dernières semaines ont vu pourtant de nombreuses réunions des organisateurs avec les participants de Mauritanie, Algérie ou Espagne.
Combler les lacunes de la diplomatie officielle
Ce report n’a pas pour autant entamer la «détermination» du Centre Bensaid Aït Idder pour l'organisation de la conférence dès que les conditions seront meilleures, ajoute le texte. Malgré cette décision, le think tank a fait preuve d'un activisme remarqué sur le dossier du Sahara. Les voyages de ses membres au Maghreb (dont deux visites en Algérie) et dans certains pays européens (Espagne, Belgique, Portugal, France et les Pays-Bas) a permis une large diffusion de la position marocaine sur la question du Sahara occidental, notamment auprès de forces politiques de gauche réputées proches du Polisario et souvent oubliées par les diplomates marocains.
Le Centre comble ainsi les faiblesses de la diplomatie officielle auprès de certains milieux politiques en Europe. La différence tient au fait de mettre en avant des personnalités n’ayant pas de liens directs avec l’establishment, tels Nabila Mounib (la secrétaire général du PSU) et Mouline Laâroussi (écrivain et issu du Sahara). Si une nouvelle dynamique a été lancée, il appartient au pouvoir de l’appuyer et l'accompagner.