La foi et le courage en bandoulière, Tariq Oubrou a décidé de ne pas donner satisfaction aux terroristes et veut éviter que la France ne donne une image de vulnérabilité. Malgré les menaces de Daesh diffusées sur Internet, le recteur et imam de la Grande mosquée de Bordeaux d’origine marocaine, a annoncé son refus de bénéficier d'une protection rapprochée comme proposée par la police, indique La Dépêche du Midi.
«Il ne faut pas céder à la peur. Il faut apprendre à vivre avec le risque pour faire face à cette peur qui est recherchée par les terroristes. Ma foi me sécurise», a justifié Tariq Oubrou. Une autre explication, d'ordre économique cette fois, a motivé le choix de l'imam de Bordeaux. Il explique qu'en période de grande difficulté économique, il ne veut pas être une source de dépenses supplémentaires.
Selon le recteur de la Grande mosquée de Bordeaux, le radicalisme se nourrit d'une fausse interprétation du Coran. «Le radicalisme correspond à une lecture du texte qui date du Moyen-Âge, dans un contexte historique de dominance et de construction d'un empire. Il faut revoir sa lecture à la lumière de la réalité d'aujourd'hui. Il faut sortir d'une lecture naïve piétiste qui place le musulman face à un choix inextricable entre sa religion et le monde, un piétisme qui déconnecte le pratiquant musulman de la réalité», a fait savoir Tariq Oubrou.
Connu pour ses positions modérées, l'imam est très critique lors de ses sorties médiatiques à l'encontre du fanatisme et appelle à un islam ouvert. C'est à ce titre que son combat contre le radicalisme s'est matérialisé par la création du Centre d'action et de prévention contre la radicalisation des individus (Capri), une sorte de centre désintoxication où plusieurs experts, psychologues, religieux tentent de déradicaliser des jeunes en déconstruisant leur discours.