Après l'alcool, Israël : L'USFP chasse sur les terres du PJD et met à nu les contradictions du gouvernement

Officiellement, le Maroc n’entretient aucune relation commerciale avec Israël. C’est le message martelé, hier après-midi, par le gouvernement Benkirane à l’occasion de l’examen du projet de la loi de finances 2016 au Parlement. Une position à l’origine du rejet du ministre Mohamed Boussaid d’un amendement présenté par le groupe USFP à la Chambre des représentants visant à interdire et à pénaliser tout échange commercial entre Rabat et Tel-Aviv.

L’argentier du royaume a estimé que la proposition des socialistes est nulle et non avenue, expliquant que le volume des exportations et des importations entre les deux pays demeure «très limité». Une «donne» qu’il a attribuée au respect du royaume de ses engagements internationaux, en référence aux résolutions de la Ligue arabe et celles de l’Organisation de la conférence islamique qui exigent de leurs membres de boycotter tous les produits israéliens.

Des chiffres qui contredisent le ministre

La réaction du ministre des Finances n'a rien de surprenant. Bien avant Boussaid, en 2001, l’USFPeiste Fathallah Oualalou avait brandi le même argument pour opposer une fin de non recevoir à un amendement similaire présenté par Mustapha Ramid alors député islamiste sous la bannière du Mouvement populaire démocratique constitutionnel de Abdelkrim El Khatib.

Pourtant, les chiffres révélés par le Centre israélien des statistiques (un organisme gouvernemental) viennent contredire la position du ministre des Finances. Ainsi, entre janvier et août 2015, les échanges commerciaux entre les deux pays ont progressé de 120% par rapport à la même période en 2014. Les exportations marocaines se sont établies à 9,7 millions de dollars contre seulement 4,8 M$, soit une hausse de plus de 100%.

Une tendance qui suscite l’indignation de certains acteurs associatifs marocains hostiles à toute normalisation avec Israël. Ils ont multiplié l’envoi de lettres adressées à la présidence du gouvernement l’invitant à agir pour circonscrire la progression de ces échanges. Des appels restés jusque là sans suite.