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Grand Angle

Le Maroc vache à lait des grands groupes pharmaceutiques ?

En lançant sa pétition ouverte à partir de jeudi pour appeler l’industrie pharmaceutique à baisser les prix du vaccin contre la pneumonie, Médecins sans frontières (MSF) cite le cas du Maroc pour illustrer l’irrationalité des prix pratiqués par les grands groupes entre les pays développés et ceux en voie de développement. Le Maroc doit débourser plus que certains pays plus riches. MSF va lancer une pétition pour tenter de changer la donne.

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«Le Maroc paye le vaccin contre le pneumocoque plus cher que la France, la Hongrie, la République tchèque et tous les pays au niveau économique plus élevé». C’est ce que révèle Médecins sans frontière (MSF) dans un rapport accablant paru en janvier dernier et dénonçant les prix pratiqués par les grands groupes pharmaceutiques GloaxoSmithKline (GSK) et Pfizer. Cette affirmation, la responsable de la campagne d'accès aux médicaments chez MSF, Nathalie Ernoult, l’a réitéré au Figaro mardi pour illustrer l’irrationalité des prix fixés par ces sociétés.

A titre d’exemple, l’Etat marocain achète ce vaccin à 63,74 dollars US (rapporté au RNB par habitant) contre 58,43 dollars pour l’Etat français. Afin de faire changer les choses, l’ONG lance une pétition, ouverte à partir de jeudi 12 novembre à l’occasion de la Journée mondiale de la pneumonie, appelant l’industrie pharmaceutique à baisser les prix du vaccin contre cette maladie qui reste la première cause de mortalité chez les enfants de moins de deux ans. Au Maroc, près de 4 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année des suites d’une pneumonie.

Et ici, le prix du pneumocoque reste uniquement accessible à certaines bourses. «Ce vaccin est trop cher», dénonce à Yabiladi le docteur Bouqdir Fatema, co-responsable du service vaccination à l’Institut Pasteur de Casablanca. D’après elle, le vaccin pneumococcique polyosidique à 23 valences réservé aux enfants âgés de 2 ans coûte 160 dirhams, mais les autres types de vaccin pneumococcique (13, 9,…) administrés aux nourrissons notamment coûtent entre 800 et 900 dirhams. Et le rappel de ce vaccin à l’âge de 12 mois nécessite 2 700 dirhams.

Le fonctionnement d'un système

Face à l’ampleur du danger pour les enfants, l’Etat a inscrit le vaccin contre la pneumonie au calendrier national de vaccination. Ainsi, il est administré gratuitement dans les dispensaires du royaume. C’est dire l’importante enveloppe réservée au financement de ce vaccin au Maroc.

«Nous faisons un focus sur le pneumocoque, mais il est symptomatique du fonctionnement global du système», dénonce Nathalie Ernoult. Selon elle, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi) qui subventionne l'introduction des vaccins essentiels dans les 70 pays les plus pauvres de la planète permet à ces derniers d’échapper au système. Cependant, «les pays intermédiaires [dont le Maroc, ndlr], pas ou plus éligibles au soutien de Gavi, doivent payer le prix fort. Certains renoncent à des vaccins faute de savoir comment les financer», précise cette responsable chez MSF.

Visiblement, les grands groupes pharmaceutiques semblent donc bien trouver leur compte au Maroc. Et cela attise même l’appétit d’autres laboratoires. D’ailleurs, le cas de l’américain Gilead est éloquent. Ce dernier voulait vendre à Rabat le médicament miracle contre l’hépatite C au prix fort. Mais le département de Houcine Louardi a su tirer son épingle du jeu et finalement, c’est un laboratoire marocain qui en assurera la production.

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Politique et affaire ne font pas un bon ménage
Auteur : banou el hellel
Date : le 12 novembre 2015 à 08h23
Le problème du Maroc se sont nos dirigeants , ce n'est pas l'occident qui impose les prix mais nos hommes politiques qui sont en même temps importateurs et exportateurs , qui font des bénéfices exorbitants .
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