Le PJD est le grand gagnant des élections communales du 4 septembre. Sur les huit grandes formations, le parti de la Lampe est celle qui a réussi à améliorer spectaculairement ses résultats en triplant le nombre de sièges obtenus lors du scrutin de 2009. Ce samedi, le ministre de l’Intérieur annonçait dans une déclaration à la presse que le dépouillement des bulletins de vote avait donné 5 021 sièges aux «frères» de Benkirane contre seulement 1513 glanés il y a six ans. Le PJD se place, désormais, à la troisième place juste derrière l'Istiqlal (5 106) et le PAM (6 655). Une «victoire» en trompe-l’œil, puisque le Tracteur a perdu plusieurs milliers de voix.
Force dominante
Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, Tétouan, Agadir, Fès, Kenitra sont tombés dans l’escarcelle du PJD. Mieux encore, les islamistes y arrivent largement en tête, loin derrière leurs adversaires. Ils se placent ainsi en bonne position pour présider les mairies. Jusqu’à présent seules les villes de Oujda et Laâyoune ont pu échapper à ce raz-de-marée, en étant remportées respectivement par le PAM et l’Istiqlal. Deux petites consolations pour Ilias El Omari, le véritable patron au Tracteur, et Hamid Chabat.
Une nouvelle carte politique est en cours de préparation avec une seule force politique dominante et de faibles alliés, en l’occurrence le RNI, le MP et le PPS. Ces partis sont appelés à faire "acte d’allégeance" au PJD pour espérer gouverner quelques grands arrondissements ou assumer de hautes fonctions dans les bureaux des mairies.
Cette progression dans les grandes villes a été accompagnée par une percée dans le monde rural, considéré autrefois comme la grande faiblesse du PJD. Ce résultat confirme la bonne performance de la Lampe lors du scrutin professionnel, du 7 août, notamment dans les Chambres d’Agriculture où les islamistes avaient remporté 20 sièges dans un collège électoral réputé être une chasse gardée des notables agricoles.
Cette prouesse n’est pas le fruit du hasard mais d’une politique de longue haleine, marquée par le nombre important de meetings animés par Benkirane dans les régions lointaines du royaume depuis plus de trois ans.