Intitulé «Région de Laâyoune: Réalités et répercussions», le rapport de l’OMDH rend compte de façon chronologique, du déroulement de la situation dans le campement de Agdaym Izik depuis le 10 octobre, date du dressement des tentes. De même, l’OMDH a fait un suivi des affrontements violents qu’a connu la ville de Laâyoune et ses environs.
C’est le résultat d'entrevues de l’OMDH avec les représentants des habitants du camp. Il est ressorti des réunions que leurs revendications étaient purement sociales, touchant notamment l’emploi et le logement. L’OMDH a également suivi les négociations entre le comité du camp et les autorités. Selon l’organisation de défense des droits humains, ce rapport vise à mettre en «œuvre des principes d'équité, de la réparation individuelle et collective, d'égalité, de la primauté de loi, de la gouvernance et la diffusion des valeurs de la paix et de la citoyenneté».
Après avoir «dénoncé vigoureusement les actes criminels envers des membres des forces publiques», l’organisation présidée par Amina Bouayach, a précisé dans son rapport que le 7 novembre, le procureur général du roi a ordonné le démantèlement du camp, l’objectif étant d’assurer la sécurité des campeurs. Auparavant, les négociations ont été soldées par un échec, à cause d’un «groupe d’opposants» à l’accord de distribution de lots de terrain. D’autres décisions ont été prises par les autorités, selon les auteurs du rapport, confirmant du coup la version officielle.
Il s’agissait entre autres de l’ouverture d’une «enquête pour élucider les circonstances du décès de Mahmoud Lakraa à l'hôpital après avoir été heurté par un véhicule le jour du déclenchement des actes de vandalisme», de la «mise en liberté le 12 novembre, de 120 détenus, dont des mineurs, pour absence de preuves attestant de leur participation aux actes de violence». (Voir synthèse en arabe en document associé).
Concernant le bilan de ces événements, l’OMDH a confirmé «12 morts parmi les forces de l’ordre». En revanche, elle n’a pas pu préciser le nombre de blessés, estimé à des dizaines.
Mais si la version officielle concernant le nombre de morts semble se confirmer, Human Rights Watch met en garde contre des abus par les forces de l'ordre sur les personnes arrêtées. Peter Bouckaert, directeur de la division urgences à Human Rights Watch (HRW) a déclaré dans une interview à Democracy Now, qu’il y a eu beaucoup d'emprisonnements et des abus en détention depuis le démantèlement du campement. Les autorités auraient notamment eu recours à la torture. «Nous demandons aux autorités marocaines de mettre fin à ces pratiques, de traiter les détenus avec respect et d'assurer qu'ils ont un procès équitable», a-t-il déclaré.