«Que fait Marine Le Pen en Egypte ?», titre Jeune Afrique s’interrogeant sur les raisons du déplacement de la présidente du Front National (FN). En effet, elle a entamé jeudi une visite au Caire où elle s’est rendue à Al Azhar, rapporte l'AFP.
A l’annonce de cette rencontre organisée à la demande – il y a une semaine – de la leader frontiste, l’institution a très vite publié un communiqué pour justifier le fait qu’elle avait accepté de recevoir la présidente du parti d’extrême droite français. «Si elle [Mme Le Pen] avait une compréhension erronée de l’islam, le Cheikh d’Al-Azhar voulait lui montrer quel était le véritable islam», a expliqué à l’AFP Abbas Shoman, l’adjoint au grand imam d’Al Azhar, le cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb.
Marine Le Pen doit revoir et corriger ses opinions sur l’islam
Selon la prestigieuse institution de l’islam sunnite, l’entretien consacré à Mme Le Pen s’inscrit dans le cadre de «l’ouverture» d’Al Azhar «vis-à-vis de tous les courants idéologiques, pour répondre et confronter tout ce qui fait offense à l’Islam, sa tolérance et son acceptation d’autrui».
De son côté, la leader frontiste, qui s'est faite accompagnée par l'eurodéputé FN ami du Maroc Aymeric Chauprade, s’est montrée très satisfaite de son entrevue avec le Cheikh el-Tayeb.
Rencontre au Caire avec la plus haute autorité sunnite, le grand imam d'Al-Azhar : forte convergence dans la lutte contre l'extrémisme. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 28 Mai 2015
«Les convergences de vue entre la présidente du FN et la plus Haute Autorité sunnite du monde arabe sont multiples», indique un communiqué du parti. A noter qu’outre les questions liées au radicalisme islamiste, les deux parties sont tombées d’accord sur «l’importance de dissuader les populations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient d’abandonner la terre de leurs ancêtres pour un avenir sans déboucher en Europe», indique la même source.
Par ailleurs, Marine Le Pen a profité de cette occasion pour présenter son projet politique qui «contribuera à gommer les effets malheureux de la désinformation médiatique dans l’esprit de nombreux musulmans du monde», explique le parti qui cherche depuis quelques temps à se débarrasser de l’étiquette islamophobe. D'ailleurs Aymeric Chauprade l'étalait encore bien en janvier dernier lorsqu'il qualifiait les musulmans de France de «cinquième colonne puissante» et l'islam de «menace très grave».
Pendant son entrevue avec Marine Le Pen, le Cheikh el-Tayeb n’a pas manqué d’exprimer ses «sérieuses réserves» face aux positions du FN vis-à-vis de l'islam, estimant que «ses opinions devaient être revues et corrigées».