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Grand Angle

France : Les Chibanis de bastille attaque en justice leur ancien propriétaire

Le relogement obtenu de la préfecture n’a pas fait oublier aux chibanis de Bastille leurs anciennes conditions. Ils ont attaqué en justice leur ancien propriétaire et bailleur pour réclamer la réparation de leurs droits violés.

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«On ne va pas se laisser faire. On demande réparation», déclare au Parisien Layachi Ait Baaziz, l’un des 33 chibanis marocains et algériens expulsés en février dernier de l’hôtel meublé qu’ils louaient à Bastille depuis plusieurs années déjà.

Ils ont décidé d’attaquer en justice leur ancienne bailleresse et la société propriétaire des lieux, annonce dans un communiqué l’association Droit au logement (DAL) qui les soutient. Ce matin, les accusées étaient attendues devant le tribunal d’instance du 11ème arrondissement de Paris, pour s’expliquer sur les conditions dans lesquels les chibanis ont dû vivre dans l’hôtel. En effet, ces 33 retraités maghrébins occupaient des chambres individuelles de moins de 9 m2 ou des chambres doubles de moins de 16m2, sans douche et deux WC seulement, avec des murs à la peinture dégradée et suintant l’humidité, des rongeurs, insectes rampant en très grand nombre, etc. D’ailleurs un rapport d’architectes de sécurité avait mis tout cela en lumière, indiquant même que l’immeuble présentait des risques d’effondrement.

En dépit de tout cela, ils en avaient chacun pour 380 à 510 euros de loyer par mois, mais les chibanis n’ont jamais obtenu de bail d’un an. Ils dénoncent ainsi une «violation de leurs droits de locataires, selon le communiqué.

«Décourager les autres marchands de sommeil»

Les autorités de la ville avaient pris leur cas en main en leur accordant de nouveaux logements. D’ailleurs, le premier relogement était celui d’un chibani marocain peu de temps après l’expulsion. A ce jour, une vingtaine de retraités a été relogée, et le procédé est en cours pour les autres.

«J’espère que la justice donnera raison à ces hommes qui ont travaillé toute leur vie en France», confie au Parisien Jean-Baptiste Ayraud du DAL, soulignant un tel verdict va «décourager les autres marchands de sommeil encore à l’œuvre à Paris». Nous avons tenté en vain de joindre l’association concernant l’audience de ce matin et pour l’heure, aucune information ne filtre quant à sa tenue effective, car il y avait une forte probabilité de report.

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