Les Marocains restent encore marqués par le tragique accident (34 morts) survenu vendredi dernier à Tan-Tan. Il s’agit de l’un des accidents routiers les plus meurtriers enregistrés ces dernières années dans le pays. Pour mettre fin au carnage sur les routes marocaines et alerter les conducteurs, un groupe d’écrivains, de militants associatifs, de journalistes et des membres de la société civile se sont mobilisés pour lancer le 1er mai prochain une Charte de Bonne Conduite.
L’objectif de cette Charte est «de sonner l’’’alerte’’, dans un but pédagogique et civique…», indique l’un des initiateurs de la Charte, Ahmed Ghayat, «il ne s’agit pas de présenter une solution miracle à ce fléau, ni de dédouaner qui que ce soit de ses responsabilités». «La Charte n'est pas destinée aux autorités, c'est un geste civique, à vertu pédagogique, destiné à la population, elle sera écrite en arabe et en français», ajoute-t-il.
Distribution d’autocollants
Concrètement, les initiateurs qui ont déjà lancé le projet sur les réseaux sociaux comptent distribuer des autocollants avec l’inscription : «Je respecte la vie d’autrui, Je respecte ma vie… Je conduis». «Dès ce week-end nous proposerons la Charte à la signature des internautes, puis le 1er mai nous lancerons la distribution des autocollants. Pour l'instant, nous avons des bénévoles pour cette opération à Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, Essaouira, Settat...», précise Ghayat.
Pour le moment, cette Charte comprend une dizaine d’articles pouvant être améliorés par les internautes marocains. Les initiateurs comptent provoquer l’onde de choc à travers ce rappel des règles de bonne conduite, afin de réduire le nombre d’accident sur les routes marocaines. «Cette charte, si elle contribue à sauver ne serait-ce qu’une vie aura prouvé son utilité…».
Le pari est essentiellement de sensibliser et d'attirer l’attention sur le nombre de victimes d’accident au Maroc. Chaque année, environ 4.000 personnes meurent sur les routes, soit 11 victimes au quotidien, en plus des blessés handicapés à vie. Pire, selon une étude réalisée en 2012 par le CNPAC (Comité national de prévention des accidents), avec un parc automobile largement inférieur à celui de la France, la route marocaine tue en proportion, 14 fois plus par rapport à l’Hexagone et 11,7 fois plus comparé aux Etats-Unis. Les dégâts matériels étaient estimés à l’époque à 14 milliards de dirhams, soit 2% du PIB. Outre le facteur humain l’un des principaux responsables, l’alcoolémie provoque environ 1.000 accidents chaque année, selon le CNPAC.