Visiblement, Daesh tient à diversifier les profils et les origines de ses aspirants marocains au jihad. L’Etat Islamique n’a pas des adeptes que dans le Nord et dans l’Oriental, et ils ne sont pas tous issus du domaine civil. Preuve en est l’arrestation, cette semaine, d’un élève sous-officier à l’académie de la gendarmerie de Marrakech accusé d’avoir noué des contacts sur internet avec l’organisation terroriste.
Une fois arrêté, le présumé jihadiste a été présenté, le 12 mars, à des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaires qui se sont déplacés sur les lieux. L’enquête de la BNPJ a pour objectif de s’assurer du fondement des graves accusations portées contre le gendarme.
Les investigations devraient se focaliser, également, sur les possibles connaissances et les amitiés du suspect tant au sein de l’académie militaire qu’à l’extérieur. Les enquêteurs souhaitent ainsi découvrir s’il aurait fait part de ses projets de rejoindre les rangs de l'«Etat islamique» et de prêter allégeance à l’autoproclamé calife Aboubaker Al Baghdadi à ses proches.
Daesh courtise les militaires marocains
L’enquête n’est encore qu’à ses débuts. Selon la loi antiterrorisme 03/03, la BNPJ peut se permettre de garder le mis en cause en garde à vue pendant douze jours avant de le déférer devant un juge d’instruction ou de le libérer faute de preuves.
Ce n’est pas la première fois que l’EI arrive à séduire un militaire marocain. En décembre, les services de sûreté à la ville ocre avaient procédé à l’interpellation de cinq soldats affectés à l’importante base de Benguerir pour de présumés liens avec Daesh. L’opération intervenait dans le sillage de l’arrestation, quelques jours auparavant, d’un autre soldat affecté également à Benguerir et qui avait participé à des manœuvres maroco-britanniques.