Invité ce mardi à la grande mosquée de Strasbourg pour un débat consacré à «l’Islam de France», le premier ministre français Manuel Valls a été clair : il ne veut plus que la construction de mosquées dans le pays soit financée depuis l’étranger. En présence de plusieurs représentants des cultes, du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, Valls a indiqué qu’il veut mettre fin à «tout ce qui retarde un Islam de France» et «traiter la question des financements» de la construction de mosquées, rapporte l’AFP.
«Je souhaite, et nous souhaitons, que des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel», a-t-il renchéri selon la même source, ajoutant qu’il souhaite que le «réflexe consistant à demander le soutien d'Etats étrangers se perde».
Les pays du Maghreb et du Moyent Orient en ligne de mire ?
Alors que la construction de mosquées en France est en partie financée par des pays étrangers, notamment ceux du Moyen Orient et du Maghreb (le Maroc a financé en partie la construction de la grande mosquée de Strasbourg), le ministre n’a pas voulu entrer dans les détails en citant nommément des pays. Mais outre cette question du financement, il a affirmé sa volonté à poursuivre la réforme de «l’Islam de France» et de poursuivre «le champ de la formation» des imams et représentants musulmans. «A présent, c'est le champ de la formation qu'il faut investir (...) Et l'Etat veut y mettre des moyens», a-t-il fait savoir.
Pour rappel, le gouvernement français entend réorganiser le culte musulman avec la mise en place d’une nouvelle instance de dialogue plus représentative. L’objectif est entre autres de mieux former les imams aux «valeurs de la république» et au respect de la laïcité. Cela passera notamment par six nouveaux établissements dispensant des formations à la laïcité.