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Grand Angle

Deux influents ministres du gouvernement Benkirane sont pour la régulation de l'avortement

La polémique sur l’avortement se politise. Certaines voix, et non des moindres, au sein de la majorité gouvernementale demandent une régulation des interruptions de grossesses. Un débat qui revient en force sur la scène politique après trois années de mise en sourdine. Détails.

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Mohand Laenser et Nabil Benabdellah / Archive - DR
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Les politiques s’invitent dans la controverse sur la «légalisation» ou du moins la «régulation» de l’avortement au Maroc. Si les partis de l’opposition, qu’ils soient de gauche, conservateur ou hybride, évitent pour le moment d'entrer dans la polémique, des voix au sein de la majorité gouvernementale n’hésitent pas à aborder le sujet.

Lundi, au stand du Conseil national des droits de l’Homme au Salon du livre de Casablanca, Mohand Laenser, le secrétaire général du Mouvement populaire et ministre de l’Urbanisme, a créé la surprise en se prononçant pour la «régulation» de l’interruption volontaire des grossesses. L’homme, à la tête d’une formation traditionnelle amazighe, s’est présenté sous l'habis du progressiste le temps de quelques minutes, reconnaissant la pratique de plusieurs cas d’IVG. Il a ainsi appelé à ce que ces opérations se fassent en plein jour et non plus dans la clandestinité, pour la préservation de la santé des femmes.

Laenser a plaidé pour l’ouverture d’un débat national sur cette question afin d’éviter aux femmes de contracter des maladies dangereuses ou pire, mourir suite à de graves hémorragies. Il a par ailleurs tenu à préciser que sa position ne doit pas être interprétée comme une incitation à la débauche dans la société marocaine.

L’ancien communiste Benabdellah sur la même longueur d’onde

A Casablanca toujours, à l’occasion d’une réunion du comité central du PPS ce samedi, Nabil Benabdellah, un autre allié des islamistes au gouvernement, a appelé à une «régulation» de l’avortement. Une sorte de mise au point devant certains camarades qui ne partageaient pas la décision du ministre de la Santé de suspendre le professeur Chafiq Chraïbi sous prétexte qu’il a autorisé une équipe de journalistes français à filmer une opération d'interruption de grossesse.

Le secrétaire général du parti du Livre et ministre de l’Habitat a, bien entendu, soutenu son collègue Louardi tout en soulignant les positions de principe du PPS sur cette question. Et d’appeler à éviter la surenchère.

La relance de ce débat sur la scène politique brise un silence de trois années. Pour mémoire, c’est en février 2012 que le titulaire du maroquin de la Santé, fraichement nommé à ce poste, s’était montré favorable à une régulation des opérations de l'avortement au Maroc. Une proposition que la ministre PJDiste de la Solidarité et la Famille avait estimée nulle et non avenue.

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