Au Maroc, les autorités ne badinent pas avec tout ce qui touche l’Arabie saoudite. Hier vers 18 heures, le sit-in de solidarité avec le bloggeur Raef Badaoui, prévu à Rabat devant le siège du parlement, n’a pu se tenir. Les forces de l’ordre présentes en force sur les lieux ont empêché le rassemblement.
Cet élan de soutien avec Badaoui est l’œuvre de jeunes marocains qui ont lancé, quelques jours auparavant, des appels sur les réseaux sociaux pour dénoncer la condamnation du dissident à dix ans de prison pour «insultes à l’Islam», «apostasie». Le bloggeur doit également subir 1000 coups de fouets, répartis sur vingt semaines, juste après la prière du vendredi.
Silence des associations des droits de l’Homme
C’est surtout la flagellation de Raef qui est vivement dénoncée par les initiateurs du sit-in. Le verdict d’un autre âge, encore pratiqué par certaines organisations terroristes, tel Daesh ou Boko Haram, a soulevé une vague d’indignation internationale.
Bizarrement, cette vague ne semble guère toucher certaines associations marocaines des droits humains. Elles ont observé jusque là un silence intriguant. Et pourtant parmi elles, certaines se réclament laïques et ferventes partisanes de la liberté de conscience.
Ce silence de certaines ONG marocaines face à une violation des droits de l’Homme ne constitue pas un précédent. Pour rappel, elles avaient adopté la même attitude à l'égard de la guerre de Bachar Assad contre le peuple syrien.