Réputation de la femme marocaine : Une réaction de la société civile

Le bureau exécutif de l’UAF s’est réuni le vendredi dernier pour débattre de «la campagne qui vise les femmes marocaines dans des télé-feuilletons arabes». A l’issue de la réunion, l’UAF a envoyé un communiqué à la MAP. L’association non gouvernementale s’est indignée  contre cette campagne, et l’a qualifiée de «complot ourdi par des partis rétrogrades, baignées dans le conservatisme et ayant du mal à apprécier à leur juste valeur les acquis du Maroc en matière de promotion des droits de la femme».

Pour l’UAF, «présenter une image erronée de la femme marocaine et de surcroît ne reflétant aucunement la réalité, illustre le caractère purement mercantile et de mauvaise facture de certaines productions artistiques ayant pour seul objectif la réalisation de gains aux dépens de la dignité de la femme». La bande dessinée «Bu Qatada et Bu Nabeel» diffusée sur la chaine Al Watan du Koweït, est un exemple parmi d’autres, de vision négative de la femme marocaine dans les médias arabes.  Pour rappel, cette série animée, qui a fortement offensé les Marocains, a été jugée outrageante par les officiels et la société civile. Mais, côté officiel, peu de réactions. Pour le moment, ce sont davantage des acteurs de la société civile qui ont décidé de prendre le taureau par ses cornes.

Les médias nationaux pas blancs comme neige

La presse nationale a été déjà été mise en cause dans le traitement de l'image de la femme dans les médias. A l’heure actuelle, elle n’est toujours pas exempte de reproches. «Les médias marocains continuent de soumettre la femme aux stéréotypes traditionnels. Les intérêts des femmes dans le traitement des événements y sont peu ou pas présents», telle était l’une des conclusions de l’étude sur «l'image de la femme dans les médias marocains, situation et perspectives» dévoilée le 14 avril 2008.

Trois ans après la signature de la Charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias,  la presse écrite, la publicité, la radio et la télévision, n’avaient pas encore cessé de propager des représentations des clichés dévalorisants sur la femme. La Charte en question avait été signé en mars 2005,  à l’initiative du secrétariat d’Etat chargée de la Famille, de  l'Enfance et des Personnes handicapées, par les ministères de la Communication, celui de la Culture,  le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), l'Union des agences conseils en  communication (UACC) et Groupement des  annonceurs Marocains (GAM). 

Pour lutter contre le phénomène du mauvais traitement de la gent féminine dans les supports de communication, l’UAF a décidé de la création prochaine de l’Observatoire marocain pour la promotion de l'image de la femme dans la presse. Cette future entité qui comprendra aussi bien des personnalités du monde de la presse que des défenseurs des droits de l'Homme, aura pour mission, de lutter contre toute action visant à consacrer l'image stéréotype qui reproduit des idées discriminatoires basées sur le genre.