La fin de la parenthèse démocratique en Egypte, marquée par le retour des militaires au pouvoir, a contraint certains médias locaux en quête d’audience à se tourner vers l’actualité internationale. Depuis, le Maroc est devenu un sujet de prédilection pour de nombreux «conteurs» en costumes et cravates, considérés comme des «vedettes du petit écran».
L’un d’eux Mohamed Nacer Ali, travaillant sur la chaîne Misr Al An, implantée en Turquie, faisant feu de tout bois, a consacré une bonne partie de son émission à une intox sur les «cinq avions civils réquisitionnés pour le transport des bagages de Mohammed VI et sa famille vers la Turquie». L’Egyptien ne s’est pas contenté de donner l’information et passer à autre chose de plus intéressant. Loin de là. Il s’est étalé sur la crise économique au Maroc et le nombre important de pauvres qui y vivent. Il a même tenté de meubler le vide de son programme en imaginant des scénarios et des dialogues entre les membres de la famille royale.
Le lendemain, il présente ses excuses à Mohammed VI
Malheureusement pour Nacer Ali, il a dû de nouveau aborder le sujet le lendemain, mais surement pas comme il l’aurait espéré. L’air décontracté, il commence par disserter sur les vertus des personnes qui reconnaissent leurs erreurs pour se préparer le terrain. Puis il enchaine en présentant ses excuses «au roi du Maroc».
Il affirme qu’il a reçu des explications de la part de «Marocains» concernant les avions qu’il a vu atterrir sur le tarmac d’un aéroport turc. Ces deniers transportaient, en effet, des aides destinées aux réfugiés syriens du camp Al Zaâtari où le royaume a installé un hôpital militaire, opérationnel depuis le 10 août 2012. Nacer Ali a multiplié les excuses, avançant qu’il aurait été induit en «erreur» par un «média marocain».
Ce n’est pas la première fois qu’un «journaliste» égyptien s’attaque au Maroc ou à Mohammed VI. En juillet, Amany Al Khayat, qui animait une émission sur la chaîne privée ON TV, a été licenciée pour s’en être pris au royaume. Elle avait déclaré, en direct, que le Maroc était une maison close, dont l’économie dépendait essentiellement de la prostitution» et que «le peuple marocain serait touché par le virus du VIH». Elle avait ensuite accusé «le roi Mohammed VI d’avoir fait le lit des islamistes afin que son trône ne soit emporté par les révoltes du printemps arabe». Ses propos avaient déclenché une mini-crise avec le Maroc qui a fini par lui couter sa place.