Le Maroc est un «bon élève» pour ses différentes réformes engagées depuis 2011. C’est en substance la déclaration de Johannes Hahn, le Commissaire responsable de la Politique européenne de voisinage et des négociations de l'élargissement, lors de sa toute première visite au Sud de la Méditerranée les 11 et 12 décembre. Hahn avait indiqué que cette visite «est un signal de la reconnaissance de l’UE du rôle pionnier joué par le Maroc dans la Politique de Voisinage». Lors d’un point de presse tenu en présence du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, il a appelé le pays à accélérer le rythme de ses réformes et réitéré l’engagement de l’UE à accompagner le Maroc dans ce processus.
Au cours de sa mission, Hahn a aussi rencontré des responsables gouvernementaux, auxquels il a exprimé la volonté de l'UE de préserver la dynamique de partenariat avec le Maroc. Il a également évoqué les différentes questions régionales telles que l'intégration maghrébine et les défis sécuritaires régionaux. Le commissaire européen n'a pas tari d'éloges au sujet du Maroc, soulignant qu’il «est en avance par rapport aux autres pays de la région» et peut servir d’exemple «sur ce qui peut être fait» en matière de réformes.
En réponse au commissaire européen, le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar a, pour sa part, rappelé que «les réformes sont liées à un pays et une société (...) selon le modèle que nous avons choisi» et qu’elles ne sont «pas faites pour les Européens, mais pour les Marocains». Autrement dit, le Maroc poursuivra les changements en prenant en compte certaines de ses particularités.
Trois programmes pour l'éducation, la gouvernance et les énergies renouvelables
Concrètement, dans le cadre de son appui, l'UE a signé trois programmes pour soutenir l'éducation, la gouvernance publique et les énergies renouvelables. Pour l'éducation, un nouveau don d'1 milliard de dirhams a été accordé pour permettre de renforcer la qualité de l'enseignement, l'accès de certains enfants dans des situations précaires à l'école et la décentralisaiton du secteur. Quant à la gouvernance publique, l'UE va augmenter sa contribution additionnelle au programme «Hakama» de plus de 99 millions de dirhams, portant ainsi le budget total du programme à plus de 925 millions DH de dons. Ce qui permettra de favoriser l'équité, la reddition des comptes, la transparence et la performance de la gestion publique.
Enfin, sur le volet des énergies renouvelables, l'UE contribuera, à travers «Facilité d'Investissement pour le Voisinage (FIV)», à hauteur de 440 millions de dirhams pour la construction de la deuxième centrale thermo solaire NOOR II. L’UE prévoit également de participer au financement de NOOR III à travers un nouveau don de plus de 550 millions de dirhams. Toujours dans le cadre de la FIV, elle va soutenir le Programme Eolien Intégré, à hauteur de 165 millions de dirhams, qui dotera le Maroc d'une capacité additionnelle de 1000MW d'énergie renouvelable. Dans ce cadre, le financement de l'UE contribuera à la construction des trois parcs éoliens de Tanger II, Midelt et Jbel Lahdid pour une puissance totale d'environ 450 MW.