La pédagogie soulève des questions qui peuvent résulter en d'interminables discussions. Quoi transmettre aux jeunes, comment le transmettre, où et par qui?
Une réponse concernant la contenu qui ne fait pas trop polémique (même s'il le pouvait) est certainement le bac. Mais comment transmettre le savoir et les connaissances pour passer le bac? Voilà une question plus difficile, surtout au vu des résultats 2010 peu probants, malgré leur amélioration par rapport à l'année dernière. Moins de la moitié des élèves ont obtenu le bac lors des épreuves 2010, rattrapages inclus.
Dans cette situation, peut-être que la question où le faire peut apporter un éclairage? La MAP rapportait cette semaine que le taux de réussite des bacheliers était supérieur à la moyenne dans les prisons du Royaume. 234 sur 395 détenus ayant tenté le bac auraient réussi. Cela représente un taux de 59%, soit 10% supérieur que la moyenne nationale. Certains établissements pénitentiaires affichent même un taux de réussite de 100%, tels que la prison locale d'El Jadida, la prison agricole de Zaïo et la prison locale de Nador. Résultats à faire rêver le ministre de l'éducation nationale ? Y aurait-il une solution radicale : transférer les écoles marocaines en de lieux plus sûrs?
Ce ne serait par contre pas sur les compétences de la MAP ou plutôt celles de l'auteur de l'article que le ministères devrait compter, surtout pas en matière de statistiques. Un «taux de réussite» qui serait «le plus élevé [...] au niveau de la prison locale de Salé» avec «81 admis sur 91 candidats», «suivi [notamment] de la prison locale de Bourkaiz à Fès» avec «27 admis sur 29» et la prison locale d'El Jadida avec «20 admis sur 20)», cela fait réfléchir...
Mais il faut avouer que la prison pour tous les enfants, cela ne pourrait effleurer l'esprit d'un chacun que pour très peu de temps. Il n'en est pas de même avec l'organisation de colonies de vacances. En matière pédagogique, cela est beaucoup moins controversé. Activités ludiques pour passer de bons moments, mais aussi responsabilisation des jeunes, un travail d'autonomie : les centres de vacances offrent de superbes possibilités. D'autant plus que pendant la durée de la colo, l'emprise sur les jeunes est très grande.
C'est peut-être bien dans ce sens que la Fondation Hassan II a initié, il y a de nombreuses années déjà, le programme de colonies de vacances destinées aux jeunes MRE de différents pays. Cette année, environ 1000 enfants bénéficieront de ce programme. 22 d'entre eux sont arrivés la semaine dernière en provenance de Palestine à Bouznika, comme le rapporte la MAP, pour y passer leurs vacances.
Sauf que côté objectifs, la Fondation fait une interprétation très spécifique de ce que doivent représenter les vacances. «Cette colonie de vacances vise à [...] resserrer les liens des bénéficiaires avec la mère patrie et à leur inculquer les vraies valeurs de l'identité nationale et de la culture marocaine».
Voilà qui promet des vacances relaxes pour les jeunes...